Alain Juppé, candidat à la primaire de la droite pour 2017, a affirmé qu'Angela Merkel avait fait "une erreur en donnant le sentiment qu'elle allait ouvrir tout grand les bras aux immigrants de la terre", jeudi lors de L'Emission politique de France 2.
Une politique migratoire chèrement payée dans les urnes. "Élection après élection", la chancelière allemande "paie chèrement" sa politique d'accueil des migrants (un million accueillis en un an), a affirmé Alain Juppé. Selon lui, "une bonne politique des migrants repose sur deux pieds : l'accueil de ceux qui doivent être accueillis, c'est la tradition de la France, c'est la tradition de notre démocratie et notre engagement international, et puis le refus de ceux que nous ne pouvons pas accueillir parce que nous ne sommes pas en mesure de les traiter convenablement".
"C'est Merkel qui a donné le ton". "La voix de François Hollande a été à peu près inaudible puisque c'est Mme Merkel qui a donné le ton" en la matière, a-t-il également déploré. "Qu'est-ce qu'a fait M. Hollande" sur la question du contrôle des frontières extérieures ? "La France aurait eu un rôle à jouer en secouant le cocotier, en disant 'ça ne peut pas continuer comme ça'", a-t-il ajouté. "On ne peut pas avoir une agence qui s'appelle Frontex, qui n'a ni les moyens budgétaires, ni les moyens humains, ni les moyens juridiques de contrôler les frontières", a-t-il également affirmé.
Le problème de l'immigration va rester. "Il a fallu presque un an, puisque c'est au mois de décembre dernier que la Commission a enfin décidé de constituer un corps de gardes-frontières, pour qu'on s'y mette ! Si M. Hollande avait été décidé et surtout entendu à Bruxelles, voilà ce qu'il aurait fait !". "Le problème, c'est qu'on va être confronté longtemps à ce défi que constitue l'immigration", ceci "pour deux raisons : tant qu'il y aura la guerre au Proche-Orient, tant que le chaos continuera en Libye, tant que les inégalités avec l'Afrique seront encore ce qu'elles sont aujourd'hui, il ne faut pas se faire d'illusion, on va être confronté à un défi considérable", a-t-il insisté.
"La paix civile". Lors d'un débat avec le maire de Béziers, proche du FN, Robert Ménard, qui le questionnait notamment sur le regroupement familial et le critère de "revenus" particulier applicable aux Algériens, Alain Juppé a répondu qu'il n'y avait "pas de raison qu'ils ne soient pas traités comme les autres". Il a conclu son débat en expliquant qu'il voulait "la paix civile", contrairement au FN.