Les juges d'instruction antiterroristes chargés de l'enquête sur les "Barjols", un groupe proche de l'extrême droite identitaire soupçonné d'avoir envisagé une attaque contre Emmanuel Macron en 2018, ont ordonné un procès correctionnel pour 13 personnes, a appris mercredi l'AFP de source proche du dossier. Ces onze hommes et deux femmes seront jugés à Paris pour le délit d'association de malfaiteurs en vue de la préparation d'actes de terrorisme. Le procès est prévu entre le 17 janvier et le 2 février prochains.
Arrestation de sympathisants d'extrême droite en 2018
L'information judiciaire avait été ouverte peu après l'arrestation le 6 novembre 2018 de plusieurs sympathisants de l'extrême droite radicale. Les investigations avaient ensuite mené à la mise en examen de 14 personnes au total, pour association de malfaiteurs terroriste criminelle, passible des assises. Mais à l'issue de près de quatre ans d'instruction, le Parquet national antiterroriste avait demandé une requalification des faits pour que douze personnes soient jugées pour association de malfaiteurs terroriste délictuelle, infraction jugée devant le tribunal correctionnel, et requis un non-lieu pour deux autres personnes.
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Finalement, les juges d'instruction ont décidé de renvoyer devant le tribunal correctionnel treize personnes et ordonné l'abandon des poursuites pour la quatorzième. Dans leur ordonnance datée du 8 novembre, dont l'AFP a eu connaissance, les magistrats soulignent qu'"il est établi que les projets d'actions violentes conçus par les membres du groupe des Barjols (...) visaient exclusivement à troubler gravement l'ordre public par l'intimidation ou la terreur".
Un déplacement de Macron dans l'est de la France
Et ce, d'une part, "en conduisant des actions violentes à l'encontre du chef de l'Etat et des membres du gouvernement afin de renverser par la force les institutions et d'autre part en visant des lieux symboliques tels que des mosquées ou des groupes spécifiques tels que les migrants afin d'infléchir la politique conduite par le gouvernement".
Les enquêteurs s'étaient décidés à intervenir après avoir appris le déplacement d'un des administrateurs du groupe Facebook, Jean-Pierre Bouyer, un retraité isérois, dans l'est de la France où Emmanuel Macron se trouvait pour son périple mémoriel sur le centenaire de la fin de la Grande guerre.
Dans une conversation interceptée par les policiers, ce retraité avait évoqué l'idée de s'en prendre au chef de l'Etat avec un couteau en céramique, non détectable par les contrôles de sécurité. Dans le véhicule avec lequel il s'était rendu en Moselle avaient été découverts notamment un poignard dans son étui et une bible.