Un camouflet pour l'exécutif. L'Assemblée nationale a rejeté lundi le projet de loi sur l'immigration porté par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin. Un coup de tonnerre politique qui sonne comme une déroute à la fois pour le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin et pour le président Emmanuel Macron. Au lendemain de ce désaveu politique, une question se pose : faut-il poursuivre ou renoncer ?
"J'appelle le ministre de l'Intérieur à retrouver son calme"
D'après Éric Ciotti, président des Républicains, invité de La Grande interview Europe 1-CNews mardi, Gérald Darmanin devrait "travailler au service des Français et pas au service de ses ambitions". "J'appelle le ministre de l'Intérieur à retrouver son calme, à retrouver la sérénité, à travailler au service des Français et pas au service de ses ambitions. Cet été, il voulait être président de la République, à l'automne, il voulait remplacer la Première ministre", a lancé Éric Ciotti avant d'ajouter qu'en politique, il faut certes de l'ambition mais "il faut qu'elle soit au service du pays".
"Ce texte manquait de courage"
"C'est une situation qui traduit l'échec du 'en même temps'. Depuis 2017, notre pays est gouverné sous une forme de yoyo permanent où on ne sait pas où le président de la République veut aller. Un coup, une barre à gauche, une barre à droite et au final, l'immobilisme, l'impuissance. Ce texte manquait de courage et lançait un message de pseudo-fermeté. [Car] c'était un texte qui allait vers plus de régularisations pour l'immigration clandestine, ce qui était insupportable et ce contre quoi nous nous sommes toujours opposés", a poursuivi le président des Républicains.
Une fois la motion de rejet adoptée par l'Assemblée nationale, Gérald Darmanin s'est immédiatement rendu à l'Élysée où il a remis sa démission au président de la République qui l'a refusée. Si Éric Ciotti ne se prononce pas sur cette décision, il a rappelé le bilan du ministre de l'Intérieur depuis le 6 juillet 2020. "C'est plus de violence, plus d'insécurité, c'est le communautarisme islamiste qui continue à progresser et à faire des conquêtes sur notre territoire, c'est des records d'immigration légale et illégale et c'est aujourd'hui des quartiers entiers, des villages entiers gangrénés par le trafic de drogue", a-t-il noté.
L'exécutif a désormais trois options : renvoyer le texte au Sénat pour une nouvelle lecture, le soumettre à une Commission mixte paritaire (CMP) ou renoncer à cette loi.