C'est une phrase qui a longtemps collé à la peau de Jacques Chirac, et que certains opposants politiques n'ont pas manqué de rappeler, jeudi, à l'annonce de la mort de l'ancien président de la République à l'âge de 86 ans.
En 1991, celui qui était alors président du RPR et maire de Paris avait fait polémique en évoquant "le bruit et l'odeur" supposément causés par la présence de familles immigrées dans les immeubles HLM. Une déclaration qu'il qualifiait des années plus tard de "bêtise", sur Europe 1, en 2009, lors de sa dernière interview radio que nous rediffusons vendredi à l'occasion d'une matinale spéciale.
"Un propos malheureux"
"Le travailleur français qui habite à la Goutte-d'or et travaille avec sa femme et qui, ensemble, gagnent environ 15.000 francs (...) sur son palier d'HLM, ledit travailleur voit une famille entassée avec un père de famille, trois ou quatre épouses, et une vingtaine de gosses, et qui gagne 50.000 francs de prestations sociales, sans, naturellement, travailler (...) Si vous ajoutez à cela le bruit et l'odeur, eh bien le travailleur français sur le palier, il devient fou", avait-il déclaré lors d'un dîner-débat à Orléans devant des militants.
"Dans une vie politique, on n'évite pas de dire des bêtises de temps en temps", reconnaissait au micro de Jean-Pierre Elkabbach l'ancien président de la République, lors de cette interview radio. "C'était un propos malheureux que je n'aurais pas reproduit, qui m'est venu spontanément. C'était une bêtise", concluait-il.