La direction collégiale provisoire du PS va proposer aux militants de modifier les statuts du parti, avant d'organiser un "grand congrès de refondation politique", a priori en février 2018, a-t-elle annoncé dimanche à l'issue de deux jours d'un séminaire à huis clos.
Les militants au centre de la refonte du parti. "Forts de l'expérience" des derniers congrès, "nous avons décidé de proposer aux militants de changer les statuts du Parti socialiste et de ne plus jamais donner le spectacle de congrès qui ne sont plus ni des débats de fond, ni des moments d'arbitrage d'orientation politique, mais des moments d'écurie, de conciliabules dans des arrière-cuisines, etc.", a expliqué le Premier secrétaire de la fédération de Paris, Emmanuel Grégoire, au cours d'une conférence de presse.
Pour un parti "plus moderne" et "parfois plus discipliné". La direction provisoire proposera donc aux militants "un processus de convention statutaire, qui aura pour objectif de définir (de) nouvelles règles d'organisation pour concevoir un parti plus moderne, plus agile, plus mobile, parfois plus discipliné, pour pouvoir préparer l'avenir", a précisé ce proche de la maire de Paris, Anne Hidalgo. "Il faut vraiment tourner la page des vieux congrès", a insisté Emmanuel Grégoire auprès de l'AFP, en rappelant l'épisode malheureux de Reims (2008), le "congrès de la triche", et de Toulouse (2012) et Poitiers (2015), des "congrès de synthèse jusqu'à l'absurde" qui, dans le cas du dernier, a permis l'élaboration d'une motion majoritaire finalement "pas mise en oeuvre" par le pouvoir.
Des "ateliers de la refondation" proposés jusqu'à la fin de l'année. Autre proposition de la feuille de route que la direction collégiale soumettra au bureau national du PS le 4 septembre, puis au vote des militants le 28 : l'organisation, "jusqu'à la fin de 2017", d'"ateliers de la refondation" qui permettront à tous les citoyens, militants PS ou pas, de tirer le bilan du quinquennat et de poser les bases de la refondation du parti. Emmanuel Grégoire s'exprimait au côté de deux autres membres de la direction collégiale provisoire, Rachid Temal et Isabelle This-Saint-Jean.
"François Hollande peut et doit continuer à s'exprimer". Interrogé par la presse sur les récentes prises de parole de François Hollande, Rachid Temal a souligné que le Parti socialiste avait "sa propre autonomie". "François Hollande peut et doit continuer à s'exprimer chaque fois qu'il le souhaitera, notamment sur son bilan (...) Mais je ne crois pas que l'ancien président de la République souhaite faire comme Nicolas Sarkozy, passer de la présidence d'un pays à celle d'un parti", a poursuivi ce proche du premier secrétaire Jean-Christophe Cambadélis.