Le ralliement du Nicolas Dupont-Aignan est une grande première pour le Front national. C'est la première fois qu'une autre formation politique va mener campagne à ses côtés. Depuis vendredi soir, les réactions se multiplient. Emmanuel Macron, en meeting à Châtellerault (Vienne), a constaté qu'il n'y avait pas de front républicain et il a dénoncé la banalisation du FN. Pour François Bayrou, soutien d'Emmanuel Macron, le choix de Nicolas Dupont-Aignan est "une immense honte". À Yerres (Essonne), dans le fief du candidat de Debout la France, les habitants sont surpris et en colère contre cette décision. Europe 1 est allé à leur rencontre.
"C'est scandaleux". Les habitants attendaient avec impatience la déclaration de leur député-maire. Nelly et Johanna l'ont suivie en direct à la télévision et une heure plus tard, la colère n'était toujours pas retombée. "Nous sommes encore sous le choc", dit l'une. "C'est scandaleux", affirme l'autre. "Je trouve que ce qu'il a fait, c'est dégueulasse. Je le respectais justement parce qu'il n'avait pas cédé aux sirènes de Marine Le Pen. Mais là, j'ai une déception immense. Aux prochaines élections, il va le payer."
"Je ne suis pas d'accord". Même si tous reconnaissent le travail réalisé sur le terrain par le président de Debout la France, Jean-Jacques estime, lui aussi, que la ligne rouge est franchie. "C'est une honte. Il veut une place ministérielle, c'est tout. Mais moi je ne suis pas d'accord, je ne voterai pas pour la mère Le Pen. C'est pas pensable."
"Dupont-Aignan, c'est quelqu'un d'humaniste". Pour d'autres, cette alliance n'est pas une surprise, il y a bien des ressemblances comme sur l'Europe. C'est l'avis de Gérard qui, malgré tout, ne suivra pas son maire. "Je ne voterai pas Marine Le Pen au prochain tour. Monsieur Dupont-Aignan, c'est quelqu'un d'humaniste, quelqu'un qui ne va pas prôner la haine de l'autre. On a une ville qui est bien tenue, on a une communauté juive et une communauté musulmane et tout le monde vit ensemble. Elle, c'est beaucoup plus agressif, ça n'a rien à voir."
Dans sa ville, Nicolas Dupont-Aignan est arrivé en tête au premier tour avec plus de 28% des voix. Le ralliement à Marine Le Pen saignera forcément une partie de son électorat mais vendredi soir, ces soutiens-là ne couraient pas les rues.