Marine Le Pen ne participera pas à la manifestation parisienne d'union contre l'antisémitisme, organisée mardi soir par quatorze partis politiques à l'initiative du PS. "Je ne vais pas là où je ne suis pas souhaitée et désirée", a expliqué la présidente du Rassemblement national au micro d'Audrey Crespo-Mara, sur Europe 1.
"Nous n'avons pas été invités", indique Marine Le Pen, qui estime qu'Olivier Faure, le patron du PS à l'origine de ce rassemblement "a indiqué de la manière la plus claire qui soit que [le RN] ét[ait] exclu". Elle reconnait également que sa présence pourrait générer des troubles "par un certain nombre de groupuscules et de militants de gauche, très certainement". Le parti de Marine Le Pen va organiser toutefois son propre hommage "séparé", en fin de journée, aux victimes de l'antisémitisme.
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"D'où provient cet antisémitisme ?" "Je ne veux pas participer à une instrumentalisation politicienne", ajoute par ailleurs la députée du Pas-de-Calais, qui estime que les personnalités qui vont défiler mardi soir sont en partie responsables de la flambée des actes antisémites en France. "Aujourd'hui, la politique qui a entraîné cette situation est de la responsabilité des partis qui vont manifester ce soir", tacle-t-elle. "La vraie question, aujourd'hui, c'est d'où provient cet antisémitisme, c'est la question essentielle", interroge Marine Le Pen, qui reproche aux responsables politiques ayant été aux affaires ces dernières années d'avoir "laissé s'installer un fondamentalisme islamiste qui est incontestablement à l'origine de l'antisémitisme aujourd'hui". "On refuse de pointer du doigt le véritable danger", ajoute-t-elle.
Des groupuscules d'extrême droite "dont le nombre de membres est dérisoire". Pour la présidente du Rassemblement national, la hausse de 74% des actes antisémites enregistrés en France en 2018 ne peut pas être imputée à l'extrême droite. "L'extrême droite antisémite en France, aujourd'hui, ce sont quelques groupuscules dont le nombre de membres est dérisoire", soutient-elle. "J'en suis la première victime", poursuit-elle, estimant être attaquée "tous les jours", via les réseaux sociaux et les blogs, par ces "groupuscules".