Réduction des visas accordés au Maroc et à l'Algérie : "On met nos menaces à exécution"
Invité d'Europe Matin mardi, le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a confirmé l'information révélée par Europe 1 concernant la réduction drastique du nombre de visas accordés aux ressortissants marocains, algériens et tunisiens par le gouvernement français. Il est revenu sur les raisons qui ont poussé l'exécutif à prendre de telles mesures.
Selon une information révélée par Europe 1 mardi, la France a fortement réduit le nombre de visas accordés à l'Algérie et au Maroc, mais également à la Tunisie. En cause, le fait que ces pays refusent de reprendre leurs ressortissants en situation irrégulière . Le chef de l'Etat a en effet décidé de diviser par deux le nombre de visas délivrés aux ressortissants algériens et marocains et de 30% pour les Tunisiens, en prenant 2020 comme année de référence.
Invité de Sonia Mabrouk sur Europe Matin mardi, le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal, a confirmé cette information, expliquant les raisons qui ont poussé le gouvernement français à prendre cette décision. "Je vous confirme cette information, cette mesure qui a été prise. En 2018, nous avons adopté la loi Asile et immigration (...) Et le frein à cette efficacité et aux reconduites effectives, c’est le fait que des pays refusent les laissez-passer consulaires. A partir de là, on a eu un dialogue avec certains pays du Maghreb, puis des menaces. Et aujourd’hui on met ces menaces à exécution", a-t-il expliqué.
Exécutive "d'ici quelques semaines"
Dans le cas de l’Algérie, entre janvier et juillet 2021, la justice française a en effet ordonné 7731 obligations de quitter le territoire français et seulement 22 sont repartis chez eux, soit à peine plus de 0.2%. "C'est une décision drastique et inédite mais rendue nécessaire par le fait que ces pays n'acceptent pas de reprendre des ressortissants que nous ne pouvons pas garder en France", a-t-il poursuivi. Selon lui, l’Algérie refuse en effet de délivrer des laissez-passer consulaires, un document sans quoi une expulsion ne peut pas être exécutée.
"On est sur ce chantier depuis 2018", a encore assuré Gabriel Attal. "On est passé dans un premier temps par un travail diplomatique parce qu'il faut aller au bout de la discussion et du dialogue. Maintenant la décision est prise et elle va être mise à exécution d'ici quelques semaines. Et ce que l'on espère, c’est que cela pousse les pays concernés à changer de politique et à accepter de délivrer ces laissez-passer consulaires", a appelé le porte-parole du gouvernement qui a assuré ne pas "avoir attendu qu’Eric Zemmour en parle pour en parler" et que les premières réunions à ce sujet "ont démarré il y a plus d’un an".