Et de trois ! Ce mardi débute la troisième journée de mobilisation des syndicats contre le projet de réforme des retraites proposé par le gouvernement. Près de 200 rassemblements sont prévus un peu partout en France. Mais au sommet de l'État, on assure ne pas croire à un scénario noir. "Il y aura certainement moins de monde dans la rue ce mardi", prédit un conseiller en se basant sur les projections du renseignement.
Au sein de l'exécutif, on admet désormais avoir perdu la bataille de l'opinion et on se raccroche surtout à une branche, celle de l'Assemblée, pour éviter un très périlleux recours au 49.3. La Première ministre se dit "à l'écoute et prête" à faire encore évoluer le projet, sous la pression des députés Républicains. Des concessions coûteuses ont déjà été faites depuis un mois pour un coût de près de six milliards d'euros en nouvelles mesures sociales.
Des économies minimes ?
Mais c'était sans compter l'élargissement du dispositif carrières longues annoncé dimanche par Élisabeth Borne. Alors, dans les rangs de la majorité, on commence à se demander si au bout du compte, la réforme permettra bien de générer 13,5 milliards d'euros d'économies à l'horizon 2030 pour combler le déficit.
Le gouvernement, lui, assure qu'il va dégager des moyens pour financer toutes les concessions. Mais un poids lourd de la macronie s'interroge : "De quoi aurions-nous l'air si nous demandions aux Français de travailler deux ans de plus pour des économies minimes ?" S'il n'y a pas encore de réponse à cette question, l'opinion elle continue soutenir le mouvement de grève, deux Français sur trois approuvant la mobilisation, indiquait un sondage Elabe/BFMTV publié la semaine dernière.