C'est une claque pour le gouvernement, mais une victoire pour l'opposition. Les députés ont voté ce mardi soir contre l'article 2 du texte de la réforme des retraites, qui prévoyait la création d'un index seniors. Mais cette victoire, pour l'Alliance de gauche la Nupes, le Rassemblement national et les Républicains, pourrait finir par se solder par un échec.
Plus de 14.000 amendements restent encore à examiner avant le départ du texte au Sénat, vendredi. Les élus de l'Assemblée nationale n'ont aucune garantie d'arriver jusqu'à l'article sept, qui prévoit le report de l'âge de départ à 64 ans. Alors, au sein de l'Alliance de gauche, deux stratégies différentes commencent à s'opposer. D'un côté, les écologistes, les socialistes et les communistes "espèrent déstabiliser le gouvernement", selon un écologiste, en recentrant le débat sur la retraite à 64 ans, le point le plus clivant de la réforme.
"On ne va pas se laisser intimider"
Ces derniers pourraient aussi retirer leurs amendements, mettant fin au blocage de l'Assemblée et permettant de faire oublier au passage les dérapages de leurs collègues insoumis. Un premier geste a été réalisé cette semaine, puisque 1.000 amendements ont été retirés. Mais cette stratégie se heurte à la radicalité des proches de Jean-Luc Mélenchon. "On ne va pas se laisser intimider par les macronistes", clame un député insoumis.
Car du côté de La France insoumise, le vote sur l'article 7 est particulièrement redouté. Et pour cause : depuis la semaine dernière, les divisions se sont effacées dans la majorité et Les Républicains sont rentrés dans le rang au sujet du report de l'âge légal de départ. "Aujourd'hui, on perdrait ce vote", reconnaît un député socialiste. La France insoumise refuse donc de faire ce cadeau à la majorité présidentielle.