Raffineries, énergie, transports, fonction publique... De nombreux secteurs prévoient de faire entendre leur colère jeudi, à l'occasion de la première mobilisation contre la réforme des retraites. Un mouvement compris par Sébastien Chenu, vice-président de l’Assemblée nationale et député Rassemblement national du Nord, qui dénonce le "côté sadique" du gouvernement. "Il y a un petit côté sadique en costard, de dire, qu'est-ce qu'on peut faire de pire encore aux Français qui voient leur pouvoir d'achat impacté, l'inflation touchée leur portefeuille, qui sont contre le report de l'âge légal de départ à la retraite ?", a lancé Sébastien Chenu, vice-président de l’Assemblée nationale, au micro d'Europe 1 lundi.
Pour autant, le Rassemblement national n'appelle pas à la mobilisation générale jeudi. "Ce n'est pas notre boulot, nous notre boulot c'est de mener la bataille à l'Assemblée nationale", a-t-il expliqué précisant qu'il souhaitait que "les Français qui n'ont que ce seul moyen pour se faire entendre, le fassent".
"Notre système n'est pas en danger"
Invité d'Europe Matin lundi, Sébastien Chenu a contesté la théorie du gouvernement selon laquelle le système des retraites français est structurellement déficitaire. "Sans réforme, il y aura 500 milliards de dette supplémentaire sur 25 ans", avait indiqué Gabriel Attal, ministre délégué chargé des Comptes publics, dans un entretien au Journal du dimanche. "Les prévisions du Conseil d'orientation des retraites sont assez claires. Elles disent que le système est pérenne, qu'il peut tenir ! Notre système n'est pas en danger, notre système a un déficit structurel de 10 milliards d'euros par an", rétorque le député RN du Nord.
"C'est un combat difficile"
Les Français sont-ils résignés ? En tout cas, "un combat difficile" se dessine. "Les Français sont durement impactés, motivés aujourd'hui, est-ce que ça durera dans le temps ? Les Français ont vu ce qu'il s'est passé avec les Gilets jaunes. Des hommes et des femmes se sont mobilisés sur des ronds-points pendant des mois et des mois, et à la fin, est-ce que leur mode de vie, leur qualité de vie, leur niveau de vie a changé ? Non", a appuyé Sébastien Chenu précisant que c'est l'une des raisons pour lesquelles il trouve le "gouvernement sadique".
"Il sait que les Français en bavent, il sait que les Français vivent difficilement et il se dit que pendant que les Français ont du mal sur les fins de mois, sont inquiets vis-à-vis de la situation internationale, il se dit qu'il va faire passer cette réforme parce qu'ils ne tiendront pas longtemps dehors", a-t-il assuré.