"Je pense que les conditions sont réunies pour qu'il ne nous manque pas de voix". Cette phrase, prononcée par Olivier Véran, porte-parole du gouvernement, traduit la volonté de l'exécutif, deux jours après l'adoption de la réforme des retraites par le Sénat. Plutôt que de recourir au 49.3 pour faire adopter le texte, le gouvernement semble privilégier la chasse aux voix afin de réunir une majorité absolue au moment du vote à l'Assemblée.
Ce lundi, Élisabeth Borne a reçu les parlementaires qui composeront la commission mixte paritaire. Cet organe, composé de sept députés et autant de sénateurs, sera chargé mercredi de faire naître un accord sur un texte commun avant que le projet de loi ne retourne à l'Assemblée nationale jeudi. Et à trois jours de l'échéance, la Première ministre n'a toujours pas la moindre certitude de voir émerger une majorité absolue. Pour la cheffe du gouvernement, il s'agit donc d'aller chercher les voix une par une.
La pression sur les épaules des Républicains
Les députés macronistes ont également été chargés d'une mission : aller convaincre les élus de droite qui hésitent encore. Du côté de l'Élysée, le message est identique et, fait rarissime, Emmanuel Macron lui-même s'est invité ce lundi à une réunion de coordination des cadres du parti présidentiel. "On doit faire appel à la responsabilité des oppositions qui pourraient voter la réforme", leur a-t-il dit.
S'ils ne sont pas directement cités, Les Républicains sont naturellement les principaux visés par cette déclaration présidentielle. Une façon de leur mettre la pression alors que l'allongement de la durée de cotisation figurait dans le programme de la candidate LR Valérie Pécresse.
Qu'il obtienne une majorité ou non, le chef de l'État semble toujours autant déterminé à faire appliquer sa réforme. "C'est une nécessité absolue pour le financement de nos retraites et la solidité du pays", a-t-il prévenu. Mais dans le cas où la chasse aux voix s'avérerait infructueuse, l'exécutif devra vraisemblablement se résoudre à actionner le 49.3.