Le gouvernement a subi un premier revers majeur à l'Assemblée sur la réforme des retraites mardi soir avec le rejet de l'article instaurant un index des seniors, alors qu'Élisabeth Borne venait de dévoiler de nouvelles concessions aux Républicains sur les carrières longues.
Coup de théâtre dès l'article deux : après trois jours de débats marqués par de très vifs incidents, l'Assemblée a rejeté l'"index seniors" par 256 voix contre 203, et 8 abstentions. 38 députés LR ont voté contre. Une claque pour le gouvernement, accueillie par des vivats et des chants des élus de la Nupes, vite rabroués par la présidente de l'Assemblée Yaël Braun-Pivet.
"Faire battre le gouvernement"
Dans l'entourage du président, certains relativisent en expliquant ne pas avoir été surpris malgré l'accord conclu entre LR et le gouvernement. "Les Républicains avaient besoin de voter contre au moins un article pour montrer qu'ils ne sont pas dans la majorité", explique un conseiller. Dans son compte-rendu, le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, s'en prend surtout à la Nupes et au Rassemblement National.
"Une majorité de circonstance s'est dessinée dans l'hémicycle pour rejeter l'article deux du projet de loi qui crée un index seniors, qui valorise l'emploi des seniors et qui porte un coup aux velléités des entreprises de se séparer trop facilement des seniors. Ce vote n'est pas compréhensible, il est davantage politique et il démontre que l'objectif des oppositions de la Nupes et du Rassemblement national n'est pas de faire battre le chômage et les injustices, mais de faire battre le gouvernement", a-t-il expliqué.
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Les membres de l'exécutif se disent tout de même confiants sur la suite du débat à l'Assemblée. "C'était symbolique pour les Républicains de voter contre un article, mais l'important, c'est qu'ils soient au rendez-vous sur le reste", analyse un conseiller, tout en expliquant que la partie sur l'index seniors, rejeté mardi soir, sera quoiqu'il arrive réintroduit au Sénat dans les prochaines semaines.