La balle est désormais dans le camp des syndicats. Edouard Philippe a accepté de retirer provisoirement l’âge pivot de la réforme des retraites, à condition que des solutions lui soient proposées pour assurer l’équilibre financier du futur système à points. Sauf que le Premier ministre a d’ores et déjà annoncé que toute hausse du coût du travail était proscrite, tout comme la baisse des pensions, réduisant ainsi considérablement la marge de manœuvre des partenaires sociaux. "On peut réfléchir à une affectation différente des recettes", a suggéré Sibeth Ndiaye lundi matin sur Europe 1.
"Nous ne souhaitons pas de hausse du coût du travail, parce qu’on pense que ça grève la compétitivité des entreprises ou le pouvoir d’achat des Français", a réaffirmé la porte-parole du gouvernement. "Mais on peut réfléchir à une affectation différentes des recettes", a-t-elle aussi insisté. "Aujourd’hui, quand vous avez des cotisations sociales sur votre salaire, employeur comme employé, elles sont affectées à différentes caisses dans la protection sociale française. Elles servent à quelque chose, mais il y a de endroits où c’est un peu plus excédentaire qu’à d’autres."
"Il faut que les organisations syndicales nous disent quels choix elles veulent faire"
Sibeth Ndiaye s'est en revanche refusée à dire quelles caisses pouvaient être ponctionnées à l'avenir. "Ce n’est pas à moi de le déterminer", a-t-elle lâché dans un sourire. "Il faut que les organisations syndicales nous disent quels choix elles veulent faire. Où est-ce qu’on réaffecte en priorité des recettes ? C’est à elles de le décider."
La porte-parole du gouvernement a par ailleurs réfuté que le retrait de l'âge pivot ne soit que provisoire. "Nous avons considéré depuis le début que pour mettre le régime à l’équilibre, c’était avec une mesure d’âge, en l’occurrence la mise en place d’un âge à partir duquel il y aurait un bonus et un malus, de manière progressive. Les organisations syndicales nous ont dit : 'vous nous mettez une épée de Damoclès, on ne peut pas discuter dans ces conditions'", a-t-elle rappelé. "On l’a entendu, on le retire. Il n’est pas question de retrait provisoire."