Une réforme des retraites de plus en plus fragilisée ? Alors que le projet doit être discuté lundi en commission des Affaires sociales à l'Assemblée nationale, en plus d'un rejet important de la part des Français selon les sondages, le soutien du groupe Les Républicains s'étiole également. Certaines voix s'élèvent au sein du parti de droite pour refuser de voter la réforme voulue par la majorité présidentielle.
Il y a encore deux semaines, le patron des LR, Éric Ciotti, s'était félicité d'avoir obtenu des concessions du gouvernement avant de passer un accord avec Emmanuel Macron et Élisabeth Borne. Or, ce soutien politique indispensable pour faire passer le texte est de plus en plus précaire. En effet, pour l'instant, une quinzaine de députés des Républicains, soit environ un quart du groupe à l'Assemblée, refusent de voter le texte.
38 voix supplémentaires nécessaires pour la majorité
Concrètement, cela signifie qu'à ce stade, le compte n'y est pas pour l'exécutif. Pour obtenir la majorité relative, il a absolument besoin d'au moins 38 voix supplémentaires, sachant qu'en plus, le gouvernement n'est pas assuré de faire le plein des suffrages au sein de son propre camp.
Effectivement, une petite dizaine de députés de la macronie menacent de ne pas soutenir le texte. Si celui-ci ne réussit pas à convaincre, il ne restera finalement qu'une solution pour le gouvernement : un passage en force via l'article 49.3 de la Constitution, ou alors via l'article 47.1. Ce dernier scénario, l'exécutif veut absolument l'éviter pour ne pas prendre le risque de renforcer la contestation.
7.000 amendements déposés en commission à l'Assemblée
Environ 7.000 amendements sur le projet de réforme des retraites ont été déposés en vue de l'examen en commission à l'Assemblée nationale, a-t-on appris de source parlementaire jeudi, avec le risque que les députés ne puissent pas aller au bout du texte dans les délais impartis. La commission des Affaires sociales se penche sur cette réforme hautement inflammable à partir de lundi. Même si certains amendements pourraient être jugés irrecevables, leur nombre global rend très difficile l'examen du texte dans sa totalité, avant son arrivée dans l'hémicycle le 6 février.