C’est une réforme qui s’annonce explosive. Emmanuel Macron avait évoqué durant sa campagne la mise en place d’un "système universel de retraite", pour mettre fin aux régimes spéciaux. Le Premier ministre, Edouard Philippe, avait précisé de son côté, dans son discours de politique générale, qu’un cadre serait fixé à cette réforme ambitieuse d’ici fin 2018. Invité dimanche du Grand Rendez-Vous d’Europe 1/CNews/Les Echos, Benjamin Griveaux a donné quelques précisions quant au calendrier du gouvernement. Et celui-ci s'annonce long.
Eviter "une réforme violente, unilatérale". "Il y a 37 régimes de retraites différents dans notre pays. Emmanuel Macron s’était engagé pendant la campagne présidentielle à transformer en profondeur, dans les cinq à dix ans", a-t-il voulu rappeler. "Pourquoi cinq à dix ans ? Parce que vous ne pouvez pas faire une reforme violente, unilatérale, sans tenir compte des gens qui ont un plan de vie pour sortir de leur carrière professionnelle. Vous ne changez pas les règles à 18 mois ou à 24 mois de la fin", estime le responsable gouvernemental qui reconnait qu’il s’agit d’un sujet particulièrement sensible.
"Nous avons nommé Jean-Paul Delevoye […] comme haut-commissaire pour porter et animer cette réforme des retraites. Il a à peine commencé les discussions, laissons les discussions se faire", précise encore Benjamin Griveaux.