Dimanche soir, à l'annonce des résultats des élections régionales, à l’Elysée comme à Matignon, il ne fallait surtout pas montrer le moindre signe de contentement. Cinq régions à gauche, personne parié dessus il y a un mois. Pourtant, il n’est pas question de s’en féliciter.
La lutte contre le chômage en question. En début de soirée, François Hollande et Manuel Valls sont au téléphone. Un témoin du coup de fil est frappé de voir la conversation très vite dériver sur la lutte contre le chômage. "On n’a pas encore tout essayé", dit souvent le chef de l’Etat. L’analyse tactique des résultats est rapidement évacuée, place à l’action. Voilà pour la mise en musique... Mais la réalité n’est pas si tranchée.
Eviter toute polémique avec la droite. D’abord, les deux hommes ont quand même constaté que les hostilités avaient déjà commencé à droite, tout en convenant qu’il n’était pas utile de le pointer publiquement. En fait, François Hollande a compris qu’il avait tout intérêt à ne plus se prêter au jeu du commentaire politique. Il n’y aura d’ailleurs aucune prise de parole publique avant le conseil européen en fin de semaine.
La présidentielle en ligne de mire. Mais le président de la République aura au téléphone tous les candidats socialistes, perdants et gagnants, et il va reprendre rapidement ses déplacements partout dans le pays. L’un de ses visiteurs du soir résume : "on a un peu plus d’un an pour transformer la mobilisation du peuple de gauche contre le FN en mobilisation pour François Hollande".