"Dès lors qu'ils occupent des fonctions régaliennes de protection de la population" et "compte tenu des dangers auxquels ils sont exposés", les policiers continueront à "bénéficier des dérogations à l'âge de départ à la retraite", a écrit samedi le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner dans une lettre adressée aux syndicats de policiers.
"Il y a des spécificités fonctionnelles, opérationnelles telles, notamment dans les métiers dits régaliens comme l'armée et la police, qu'il n'est pas absurde de les prendre en compte dans le cadre du régime universel", a aussi justifié le premier ministre Edouard Philippe, dans un entretien au Parisien. "On a toujours dit qu'un système universel, ce n'est pas un système uniforme", souligne-t-il encore.
" La fonction même de policier les expose au risque "
"Les policiers comme les gendarmes, sont confrontés à la dangerosité pas seulement au moment de l'action", selon Beauvau. "La fonction même de policier les expose au risque", ajoute-t-on. Les syndicats étaient montés au créneau depuis plusieurs jours, craignant que ces avantages ne soient réservés aux seuls fonctionnaires directement exposés à des risques, excluant ceux qui occupent par exemple des fonctions administratives.
Ils avaient déjà été rassurés jeudi lors d'une réunion avec Christophe Castaner, le secrétaire d'Etat Laurent Nuñez et le haut-commissaire Jean-Paul Delevoye. Ils avaient suspendu leur mouvement de protestation. Dans sa lettre, le ministre de l'Intérieur assure également aux syndicats que la bonification spéciale dite "du cinquième" ou "quinquennale", qui leur offre une annuité (quatre trimestres) de cotisation tous les cinq ans, sera "remplacée par une surcotisation du ministère de l'Intérieur".
" On va poursuivre le travail d'identification dans la police comme dans la gendarmerie des fonctions de substitution qui n'ont pas vocation a être occupées par un policier ou un gendarme "
Le maintien du régime dérogatoire est cependant corrélé à la fonction de policier. "On va poursuivre le travail d'identification dans la police comme dans la gendarmerie des fonctions de substitution qui n'ont pas vocation a être occupées par un policier ou un gendarme", assure-t-on à Beauvau.
Un policier, qui souhaiterait ainsi rester sur un poste de secrétariat, par exemple, ne pourra pas bénéficier du régime dérogatoire. Les syndicats seront également "associés au groupe de travail" chargé de proposer une "cartographie des postes à substituer".
Depuis une semaine, les organisations syndicales avaient appelé à de nombreuses actions pour protester contre le projet de réforme des retraites susceptible de toucher les fonctionnaires de police.