La manifestation parisienne contre la réforme des retraites s'est élancée peu après 14 heures, samedi, de la place de la Nation en direction de celle de la République, rejointe par plusieurs centaines de "gilets jaunes". Plusieurs milliers de manifestants ont commencé à défiler derrière une banderole "Retraite à points, tous perdants ! Retraite à 60 ans, tous gagnants !", et sous les drapeaux et les ballons des organisations de l'intersyndicale CGT-FO-FSU-Solidaires et organisations de jeunesse.
Plusieurs centaines de "gilets jaunes" qui étaient partis en fin de matinée du pont François Mitterrand, s'étaient placés en tête de cortège, avec banderoles et couronnes de fleurs en hommage au livreur mort après avoir été interpellé par les forces de l'ordre, Cédric Chouviat. Parmi les slogans, on peut lire dans le cortège : "Castaner en enfer", ou encore "Macron démission".
Un projet de loi "que personne ne comprend"
Philippe Martinez, le leader de la CGT, en pointe dans la mobilisation contre la réforme, a répété devant la presse avant le départ du cortège que son organisation n'avait "pas changé d'avis" après 5 semaines de conflit. Il a fustigé un projet de loi que "personne ne comprend" et dont beaucoup d'aspects "seront réglés par des décrets". "Est-ce qu'on peut faire confiance à un gouvernement qui dit : je réglerai tout, après ?" Edouard Philippe s'est engagé vendredi, au terme d'une nouvelle journée marathon de bilatérales avec les partenaires sociaux, à adresser samedi aux organisations syndicales et patronales "par écrit des propositions concrètes" qui pourraient former "la base d'un compromis".
"Pire idée du quinquennat"
"Si ce soir on nous annonce un recul en tout ou partie sur l'âge pivot, ce sera le produit de la mobilisation, cela ne peut que nous conforter", a noté Yves Veyrier, qualifiant la réforme des retraites de "pire idée de ce quinquennat". Le gouvernement est très attendu sur l'âge pivot qui doit progressivement inciter les Français à partir à 64 ans sous peine de se voir infliger un malus. Mais "quand bien même le gouvernement retirerait l'âge pivot, cela ne changerait en rien notre opinion que le régime est mauvais et vise à faire baisser de 20% les pensions", a balayé François Hommeril (CFE-CGC).
Benoît Teste (FSU), a dit espérer que l'exécutif "dise quelque chose sur le financement" et cherche "des ressources nouvelles". Mais "sur le long terme, on reste opposé à ce régime", a-t-il ajouté. D'autres manifestations avaient lieu samedi partout en France. Cette journée de mobilisation est la deuxième de la semaine, après celle de jeudi qui a mobilisé 452.000 manifestants selon le ministère de l'Intérieur, dont 56.000 dans la capitale.