La colère contre la réforme des retraites ne retombe pas. À l'occasion de leur niche parlementaire le 8 juin prochain, les députés du groupe Liberté, Indépendants, Outre-mer et Territoires (Liot) compte bien aborder le sujet et veulent abroger le recul de l'âge légal de départ à la retraite. Il faut dire que pendant 24 heures, ces élus auront la possibilité de soumettre des propositions de loi aux députés sur tous les sujets de leur choix. Un coup de chance pour ce petit groupe qui s'oppose depuis le début de l'année à cette réforme souhaitée par le gouvernement.
"Une démarche totalement politicienne"
Interrogé sur le sujet ce vendredi sur Europe 1, le ministre du Travail Olivier Dussopt juge "cette incitative irresponsable. Et c'est une démarche totalement politicienne." "Personne ne peut croire, sinon ceux qui portent le texte, que l'inscription d'une proposition de loi comme celle-ci pourrait remettre en cause la réforme", poursuit-il au micro de Dimitri Pavlenko.
"D'abord, s'il n'y a pas de majorité au Sénat pour cela, et je ne pense pas qu'il y ait une majorité à l'Assemblée. Et surtout, c'est un texte qui n'offre aucune solution", estime le ministre du Travail, soulignant que le déficit des retraites atteindra près de 15 milliards d'euros dans les années à venir.
Pas de hausse des cotisations
"Comment finance-t-on cela ? (...) Il faut que le groupe Liot tous ceux qui veulent voter cette proposition de loi nous dise où on prend l'argent" si on ne fait pas la réforme. "Est-ce qu'on diminue le budget de l'école, des armées, le budget de la sécurité ? Est-ce qu'on renonce à la transition écologique ?" se questionne Olivier Dussopt. Et pas question d'augmenter les cotisations, alerte ce dernier, puisque "cela voudrait dire qu'en 2030-2031, on demanderait entre 700 et 1.000 euros de cotisations supplémentaires par an en moyenne à tous les Français."
"La réalité, c'est qu'avec ce type d'initiative posé par des parlementaires d'opposition, ça ne peut faire qu'une chose. C'est une machine à déception parce qu'il y a des Françaises, des Français qui, pour une raison ou pour une autre, sont opposés à la réforme et c'est leur droit. Et ils peuvent croire à cette initiative. Et à la fin, ils seront déçus" car ça ne sera pas voté, conclut-il.