Le gouvernement estime que l'âge pivot, que rejettent les syndicats, est une mesure "juste et efficace" pour équilibrer le système des retraites, même s'il est "ouvert à un cocktail de propositions", a affirmé jeudi le ministre des Comptes publics, Gérald Darmanin.
"Le Premier ministre a toujours dit qu'il était ouvert à un 'cocktail de propositions'"
"Le gouvernement continue de penser que l'âge pivot est une mesure juste et efficace. Ce qui est sûr, c'est qu'on doit travailler un peu plus longtemps", déclare-t-il dans un entretien au Figaro, ajoutant toutefois que "le Premier ministre a toujours dit qu'il était ouvert à un 'cocktail de propositions'". Le sujet de l'instauration d'un âge pivot de départ, au-delà duquel un malus serait appliqué sur les pensions, continue de bloquer les négociations entre partenaires sociaux et gouvernement.
Au 36ème jour du mouvement de protestation contre la réforme des retraites et à la veille d'une réunion sur la "conférence de financement", proposée par la CFDT, son secrétaire général Laurent Berger a réaffirmé son opposition à cette mesure : "Si l'âge pivot reste dans la loi, pour la CFDT, c'est non, c'est clair", a-t-il déclaré dans un entretien à l'AFP. Pour Gérald Darmanin, "ce qui compte pour le gouvernement est d'avoir des mesures qui assurent l'équilibre: il ne faut pas donner à nos enfants le poids du financement de notre retraite et le poids de notre dette", a-t-il insisté.
L'essentiel est de définir des mesures qui assurent l'équilibre d'un système nouveau et solidaire
"Je ne vais pas préjuger des conclusions de cette conférence avant qu'elle ne démarre. L'essentiel est de définir des mesures qui assurent l'équilibre d'un système nouveau et solidaire, ainsi que son financement dans l'avenir", a-t-il ajouté. Un peu plus tôt, le secrétaire d'État aux Transports Jean-Baptiste Djebbari avait affirmé que "tout [était] ouvert" sur l'âge pivot, qui figure pour l'instant dans le projet de loi que le gouvernement a transmis au Conseil d'État.
Concernant le calendrier de la "conférence de financement", Gérald Darmanin affirme que l'exécutif "est prêt à donner du temps" à cette conférence, mais souligne que la faire durer jusqu'en juillet, comme le souhaite le syndicat, "ne serait pas compatible avec le calendrier législatif". Le projet de loi doit être présenté le 24 janvier, avant d'être examiné à l'Assemblée à partir de la mi-février, pour une adoption avant l'été.