Retraites : peu de surprises et encore du flou après le discours d'Édouard Philippe

Les annonces d'Édouard Philippe sur la réforme des retraites comprennent des points "extrêmement importants", mais également des points de flou, selon nos journalistes.
Les annonces d'Édouard Philippe sur la réforme des retraites comprennent des points "extrêmement importants", mais également des points de flou, selon nos journalistes. © Thomas SAMSON / POOL / AFP
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Fin des régimes spéciaux, création d'un âge d'équilibre, des mesures pour la maternité : Édouard Philippe a dévoilé mercredi les contours de la réforme des retraites. Mais selon nos journalistes Michaël Darmon et Emmanuel Duteil, tous les doutes n'ont pas encore été levés.
ANALYSE

Fin des régimes spéciaux, création d'un "âge d'équilibre" à 64 ans, étalement de la mise en place de la réforme... Le Premier ministre Édouard Philippe a dévoilé mercredi les contours de la réforme des retraites (le détail des mesures à retrouver par ici). Et selon nos journalistes Michaël Darmon et Emmanuel Duteil, son discours, qui comprend des points "extrêmement importants" mais aussi plusieurs points flous, n'est pas en mesure de pouvoir lever tous les doutes.

"Si on entend bien Edouard Philippe, c'est Emmanuel Macron qu'on entend derrière. On est revenu au cœur de l'analyse qui a fait qu'Emmanuel Macron est devenu candidat à l'élection présidentielle : la nécessité de fermer la porte de 1945, la période issue de la Seconde guerre mondiale", estime notre éditorialiste politique Michaël Darmon. 

Dans le détail, ces annonces contiennent peu de surprises, si ce n'est quelques détails concernant les femmes et la maternité. Pour Emmanuel Duteil, chef du service économie d'Europe 1, si quelques points "extrêmement importants" ont été confirmés (une retraite de 1.000 euros minimum garantie pour une carrière complète, un âge d'équilibre à 64 ans, la fin des régimes spéciaux), ces annonces comportent encore du flou sur des points tout aussi importants.

"Ce texte va avoir maintenant son parcours législatif"

Sur les enseignants, par exemple : le gouvernement a annoncé que le niveau de leurs pensions sera "sanctuarisé" par la loi, et que la refonte du calcul de leurs retraites sera compensé par une revalorisation salariale. Mais sans plus de détails. "Pour que personne ne soit lésé, ça coûte beaucoup d'argent. C'est sûrement pour ça qu'il n'a pas été très précis. Bien malin celui qui a compris ce que cela veut dire. Le détail n'est pas encore assez précis pour que les gens se sentent rassurés sur tous les points", estime Emmanuel Duteil. Qui ajoute : "Il y a un autre degré d'étonnement : sur les cheminots non plus, il n'y a pas de précisions très très clairs".

"Ce texte va avoir maintenant son parcours législatif", précise toutefois Michaël Darmon. "Il va être voté, très certainement avec des différences, et avec des points qui n'existent pas, comme des compensation avec les enseignants", poursuit notre éditorialiste politique. L'un comme l'autre l'assurent toutefois : rien n'indique, à ce stade, que ces annonces soient en mesure de "fissurer" le front social, dixit Michaël Darmon, ce qui apparaissait pourtant comme l'un des objectifs de ce discours.