Le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, a déploré que "rien n'ait changé" dans la méthode gouvernementale et expliqué qu'il "refusait d'être un faire-valoir" à sa sortie mercredi d'une entrevue avec le Premier ministre Édouard Philippe.
"Le président de la République nous avait dit en juillet 'on va changer, on va plus vous écouter, on a peut-être été un peu vite'", a dit Philippe Martinez, qui inaugurait une série de rencontres entre le Premier ministre et les partenaires sociaux pour préparer les sujets de la rentrée, notamment une nouvelle réforme de l'assurance chômage.
Le leader de la CGT a raconté qu'à la veille de l'interview d'Édouard Philippe parue dans le JDD du 26 août, où il dévoile les grands arbitrages du budget de la rentrée, "en catastrophe samedi on a reçu un sms : 'vous allez recevoir une lettre pour vous expliquer de quoi on veut discuter', d'ailleurs cette lettre a été faite tellement dans la précipitation qu'il y avait plein de fautes d'orthographe (...)."
Martinez demande une négociation sur les salaires. "Rien n'a changé! On nous convoque pour nous expliquer ce qu'on va faire cette année (...) de toute façon on fera ce qu'on voudra", a-t-il protesté. "Dans ces conditions on a dit qu'on n'était pas des faire-valoir et qu'on n'allait pas jouer à ça", a-t-il ajouté.
Sur le dossier de l'assurance chômage, "soit on laisse les organisations syndicales et de salariés discuter et négocier, soit on nous dit ce qu'on doit écrire, et là on ne participera ni à ces pseudo concertations, ni à ces négociations", a-t-il averti.
Il a par ailleurs demandé "une négociation sur les salaires". Sur les annonces budgétaires faites ce week-end par le Premier ministre, "on lui a dit qu'il fallait arrêter de faire des cadeaux au Medef avec l'annonce de nouvelles exonérations de cotisations sociales".
"Le conflit des cheminots n'est pas terminé". La CGT se rendra jeudi à l'invitation de FO à une réunion intersyndicale, a-t-il indiqué. "Vous aurez à la sortie de la réunion les décisions qui seront prises. Ce qu'on pense, c'est que premièrement, le conflit des cheminots n'est pas terminé, le conflit dans l'énergie n'est pas terminé", a-t-il ajouté.
"J'ai dit au Premier ministre que dans les industries électriques et gazières il y a 300 demandes de sanctions vis-à-vis des salariés, des convocations au commissariat devant la justice, des mises à pied", a-t-il dit, et "chez les cheminots on a déjà recensé 50 demandes de sanctions, dont 10 radiations".