Rythmes scolaires : "Il y a un sujet des vacances en France, on va devoir le poser", estime Blanquer

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Romain David , modifié à
Interrogé par Europe 1, le ministre de l'Education pense que les écoliers français ont trop de vacances.
INTERVIEW

Avec 140 jours de classe, les écoliers français ont le nombre de jours d'école le plus faible des pays développés, et par conséquent les journées de travail les plus longues et les plus chargées. "Il y a un sujet des vacances en France. Ça fait longtemps que je dis que l'on va devoir le poser, tranquillement mais sûrement", a déclaré le ministre de l'Education, Jean-Michel Blanquer, vendredi au micro de la matinale d'Europe 1. "Au cours du quinquennat, on va réfléchir à cette question-là", promet-il.

Jean-Michel Blanquer a conscience qu'il s'agit là d'un problème particulièrement sensible à aborder, car susceptible d'occulter le reste des chantiers mis en œuvre par son ministère. "Commencer par ce sujet, c'est la certitude d'échouer sur l'ensemble des réformes que l'on veut", avoue-t-il, et d’autant plus que la question des rythmes scolaires agite le débat depuis de nombreuses années déjà.

Les rythmes scolaires encore bousculés. Ainsi, "70 à 80% des communes" s'apprêtent à repasser à la semaine de quatre jours, indique le ministre, le gouvernement ayant décidé de laisser la liberté aux municipalités pour la prochaine rentrée. Un choix qui peut surprendre quand on sait que Jean-Michel Blanquer s'était plutôt montré critique envers Xavier Darcos, ministre de l'Education de Nicolas Sarkozy, qui avait fait supprimer la matinée d'école du samedi. "Le monde des adultes s’est entendu sur le monde des enfants", déplorait celui qui était alors directeur général de l’enseignement dans le rapport d'information réalisé en 2010 par l'Assemblée nationale sur les rythmes scolaires.

"Quatre jours n'est pas mieux que quatre et demi, et quatre et demi n'est pas mieux que quatre", argue-t-il désormais, toujours au micro d'Europe 1. "Le village de montagne n'est pas dans la même situation que la ville de Paris. Il faut avoir, de temps en temps, un peu de pragmatisme sur ces sujets. Il y a des sujets qui méritent d'être homogènes sur le plan national, et puis il y a des sujets où il faut avoir de la souplesse locale", développe-t-il. Mais pour lui, "le problème n'est pas le rythme hebdomadaire mais le rythme annuel. C'est donc beaucoup plus le sujet des vacances [...] qui est en arrière-plan".

Muscler les activités périscolaires. En attendant de s'y atteler, Jean-Michel Blanquer entend aussi renforcer le contenu des programmes et améliorer l'offre périscolaire. "Ce qui compte, c'est de s'intéresser à ce qui se passe pendant les quatre jours ou pendant les quatre jours et demi, et, au-delà de ça, à ce qui se passe pendant les activités périscolaires", indique-t-il. Et le locataire de la rue de Grenelle de fustiger le bilan de ses prédécesseurs en la matière : "Il y avait d'immenses inégalités en France. Tout le monde n'était pas au même rythme, le vendredi après-midi était vaqué pour beaucoup d'enfants, et à peine 40% des enfants avaient des activités périscolaires, et beaucoup avec des activités de mauvaise qualité, comme de la garderie", déplore-t-il. Pour palier à ces écarts, l'exécutif entend doubler l'aide aux collectivité dans ce domaine, se félicite Jean-Michel Blanquer.