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Tout en condamnant les violences, le candidat de la primaire de la droite a apporté son soutien aux manifestants, et plaidé pour durcir la politique pénale. 
INTERVIEW

Pour la troisième nuit consécutive, des policiers ont manifesté leur colère mercredi soir, et ce malgré une rencontre avec Bernard Cazeneuve, le ministre de l’Intérieur. Pour les candidats de la primaire à droite, c’est l’occasion de dénoncer le laxisme et le manque d’autorité du pouvoir. Nicolas Sarkozy a profité jeudi de son passage sur Europe 1 pour ajouter sa voix à ce concert de condamnation. "Je comprends la colère des policiers", a-t-il affirmé, plaidant pour un durcissement de la politique pénale.

"Perte d'autorité générale". "Les policiers sont épuisé, ils arrêtent toujours les mêmes personnes sans que celles-ci n’aillent en prison. On les met sur le même plan que les délinquants. Je n’ai jamais vu notre pays dans un tel climat de perte d’autorité générale", a affirmé l’ancien président de la République. "Il est grand temps de rétablir cette autorité. Quand j’entends M. Cambadélis, premier secrétaire du Parti socialiste, dire que le malaise dans la police, c’est l’instrumentalisation par le Front national, je me demande s’il n’est pas tombé sur la tête. Il y a une réalité. C’est la montée de la délinquance, une lutte contre le terrorisme qui demande un effort considérable des forces de police et de gendarmerie."

"Si on ne change pas la politique pénale..." Pour Nicolas Sarkozy, la solution se trouve dans l’arsenal pénal. "On a supprimé les tribunaux correctionnels pour mineurs que j’avais créés. On a supprimé les peines plancher. On a demandé des aménagements des peines pour toutes les peines jusqu’à 5 ans. Il y a un désarmement pénal complet", a-t-il déploré. "Je ne couvre aucun des débordements, mais si on est dans le déni de réalité, si on ne comprend pas qu’il faut changer profondément la politique pénale dans notre pays, alors la violence ne fera que monter." 

"Rétablissement des peines plancher". Nicolas Sarkozy a ensuite formulé ses propositions en matière pénale, sans surprise, fermes et radicales. "Je veux qu’à chaque fois qu’on touche à un policer, un gendarme, un gardien de prison, un pompier, ce soit une peine de prison ferme automatique et immédiate. Et je veux associer à cela les enseignants", a-t-il détaillé. "Il faut prendre un certain nombre de mesures, comme le rétablissement des peines plancher pour ceux qui agressent les fonctionnaires de police. Je propose qu’on revienne aux tribunaux correctionnels pour mineurs et qu'on supprime l'excuse de minorité pour ceux de 16 à 18 ans."

"Un mensonge". Nicolas Sarkozy a enfin défendu son propre bilan, alors que 9.000 postes de policiers ont été supprimés sous son quinquennat. "J’ai entendu hier (mercredi) Bernard Cazeneuve, enfin ce qui nous sert de ministre de l’Intérieur, qui a osé dire, honte sur lui, qu’après quatre ans au pouvoir, c’est moi qui suis responsable des manifestations des policiers", s'est-il offusqué. Quant à la baisse des effectifs ? "C'est un mensonge. La sécurité n’est pas un problème d’effectifs. C’est d’abord un problème de chaîne pénale. 50% des crimes et délits sont le fait de 5% des délinquants. Ce sont toujours les mêmes. Si on demande aux policiers de les arrêter et qu’on ne les met pas en prison… Jamais la situation de la police n’a été comme celle d’aujourd’hui quand j’ai été président de la République."