Des couches qui ne sont pas changées pour faire des économies, des portions de nourritures insuffisantes voire des cas de maltraitance physique... Les bébés sont-ils en danger dans les crèches privées ? Cette semaine, deux enquêtes, Babyzness et Le prix du berceau, ont été publiées en librairie et dévoilent l'envers du décor des établissements privés de petite enfance. Les groupes Babilou, Grandir-Les petits chaperons rouges, La Maison bleue et People & Baby sont notamment pointés du doigt. Selon les deux ouvrages, la rentabilité et le profit seraient prioritaires sur le bien-être et la santé des tout-petits.
Invitée du Grand Rendez-vous d'Europe 1/ CNews/ Les Échos, Aurore Bergé a annoncé qu'elle allait convoquer les quatre grands groupes incriminés "dès la semaine prochaine, pour comprendre ce qu'il s'est passé". La ministre des Solidarités et des Familles a également assuré "qu'on va changer la loi pour garantir" de faire toute la lumière sur cette affaire, pour permettre d'effectuer des contrôles directement "aux sièges de ces grandes entreprises pour savoir" ce qu'il s'y passe.
Identifier "les établissements à risque"
"On sort d'une période où on s'intéressait assez peu des tout-petits enfants, les 0-3 ans, à ce qui se passait dans leur vie, à leur construction affective. Maintenant, il faut assumer de regarder droit dans les yeux ce qu'il se passe dans ces établissements et dans ces crèches", explique Aurore Bergé. Si une charte d'accueil a "enfin été mise en place", pour la ministre des Solidarités et des Familles, l'objectif est désormais d'effectuer des contrôles dans l'ensemble des établissements de la petite enfance, "quel que soit leur modèle économique".
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"Il y a deux types de contrôles : ceux dans les établissements eux-mêmes [sont réalisés par] les départements qui ont la main dessus via les PMI (Protection Maternelle et Infantile), mais il ne faut pas qu'on se renvoie la balle en séparant ce qui est du rôle de l'État et des départements. Ce qui compte, c'est qu'on contrôle ces établissements et qu'on aide les départements à avoir des systèmes d'alerte qui soient bien plus efficaces", détaille la ministre.
Aurore Bergé va également "réunir dans les prochains jours tous nos préfets, "en leur demandant de croiser toutes les données qui sont à la disposition des départements et de l'État parce que quand vous croisez les données de l'inspection du travail, de la sécurité sanitaire alimentaire, des PMI, vous identifiez assez vite s'il y a des établissements à risque".
"Si certains établissements ne respectent pas la sécurité qui est nécessaire pour nos enfants, il faudra les fermer"
Si des cas de maltraitance ou de mauvaise pratique sont avérés ou "si certains établissements ne respectent pas la sécurité qui est nécessaire pour nos enfants, il faudra les fermer", affirme Aurore Bergé. Pour la ministre, l'objectif est d'assurer aux parents "une solution de garde qui garantisse la sécurité des enfants et la qualité de leur accueil".
Si des cas de maltraitance ont également été répertoriés dans des crèches publiques ou associatives dans le dernier rapport de l'Inspection générale des affaires sociales (IGAS), Aurore Bergé constate "une augmentation massive du nombre de crèches privées. Donc il faut comprendre quel est leur modèle économique de manière à garantir que leur croissance économique, leurs bénéfices ne se fassent pas au détriment de nos enfants qui sont des tout-petits, qui sont vulnérables", conclut la ministre des Solidarités au micro du Grand Rendez-vous.