Son nom devrait rester inconnu du très grand public, mais il sera l'un des rouages essentiels du dispositif élyséen. Selon Le Monde, Emmanuel Macron a choisi Jérôme Rivoisy pour devenir le nouveau directeur général des services de la présidence, lui qui est aujourd'hui directeur général adjoint de Pôle emploi depuis 2014. Celui qui prendra ses fonctions la semaine prochaine sera chargé de mener à bien la réforme du fonctionnement du Château, initiée en octobre dernier. Plusieurs tâches d'ampleur l'attendent.
Superviser la réorganisation des services de sécurité
C'est le dossier le plus urgent sur son bureau flambant neuf de directeur général des services, rendu crucial par le déclenchement de l'affaire Benalla, mi-juillet. Jérôme Rivoisy devra en premier lieu réussir la délicate refonte de la sécurité de la présidence. Dans le détail, un nouveau pôle devrait regrouper les différents services compétents : d'un côté le Groupe de sécurité de la présidence de la République (GSPR), responsable de la protection du président lors des déplacements, et le Commandement militaire, qui sécurise l'Élysée.
Clarifier le rôle des services de l'Élysée
Benjamin Griveaux l'avait assuré fin juillet, quelques jours après les premières révélations sur le rôle d'Alexandre Benalla à l'Élysée : "Il faudra tirer les conséquences de cette affaire pour avoir une organisation plus forte mais également plus transparente". Aujourd'hui, l'Élysée emploie 822 personnes à équivalent temps plein avec pas moins de 15 services différents, mais parfois similaires dans leurs missions :
- l'Administration et la Conservation des Résidences Présidentielles
- les Affaires sociales
- les Archives et l'Information documentaire
- la Communication numérique
- la Correspondance présidentielle
- les Décorations
- le Groupe de Sécurité du Président de la République
- les Images et les Événements
- l'Intendance
- les Photos
- la Presse
- le Protocole
- les Ressources Humaines et les Finances
- les Télécommunications et l'Informatique
La réorganisation va notamment simplifier le secteur de la communication, avec un service élargi. Il sera dirigé par Sylvain Fort, qui occupait jusqu'alors la fonction de conseiller "discours et mémoire" auprès du chef de l'État. Bruno Roger-Petit quitterait quant à lui le porte-parolat de la présidence.
Veiller à éviter d'éventuels burn-out
"Les gens sont fiers de travailler à l’Élysée mais il y a de la souffrance." La confidence est d'un membre de l'entourage d'Emmanuel Macron au Monde, mardi. Face à plusieurs cas d'épuisement repérés depuis l'automne par le contrôleur de gestion de l'Élysée, un cabinet de conseil en organisation a été chargé de réfléchir à une meilleure organisation des missions au sein du palais.
Rationaliser les dépenses du Château
Comme dans n'importe quelle collectivité, le "DGS" de l'Élysée va se pencher sur les coûts de fonctionnement de la présidence. Et malgré les efforts des dernières années, la situation financière du palais reste tendue, selon la Cour des comptes, avec une dotation de 103 millions d'euros pour l'année 2018. La nouvelle loi de finances pourrait faire baisser ce chiffre, obligeant Jérôme Rivoisy à faire mieux, avec des moyens qui n'augmentent pas.