"Si vous n'arrivez pas à vous entendre, vous êtes morts" : la division Griveaux-Villani agace les électeurs

Benjamin Griveaux
Benjamin Griveaux, en campagne pour la mairie de Paris, est régulièrement interpellé au sujet du dissident Cédric Villani. © Christophe ARCHAMBAULT / AFP
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Claudia Bertram, édité par Margaux Baralon
Après une relative tolérance, la division entre Benjamin Griveaux, candidat officiel de LREM à la mairie de Paris, et Cédric Villani, son dissident, agace au sein du parti. Mais aussi sur les marchés, où les électeurs ne peuvent que constater que cela obère les chances de victoire de leur camp.
REPORTAGE

Au départ, il y a eu de la tolérance. Désormais, les mauvais sondages changent la donne. Cédric Villani, candidat LREM dissident à la mairie de Paris, est menacé d'exclusion par son parti. Le mathématicien sera par ailleurs reçu par Emmanuel Macron à l'Élysée dans les prochains jours. Une manière de resserrer la vis, alors que la tête de liste officielle de la majorité, Benjamin Griveaux, est à la peine dans les enquêtes d'opinion ? Quoi qu'il en soit, il n'y a pas que dans les couloirs de l'Assemblée et de l'Élysée que la situation interroge. Chez les électeurs parisiens aussi, l'agacement pointe.

"Cette histoire, c'est quand même un peu con"

"Si vous n'arrivez pas à vous entendre, vous êtes morts", lance un Parisien à Benjamin Griveaux, lors d'une déambulation sur un marché du 17e arrondissement. "Cette histoire de Cédric Villani, c'est quand même un peu con", renchérit un autre. "Passez-lui le message, qu'il vous entende", répond le candidat officiel du tac au tac dans un sourire. "Je vous le passe aussi parce que comme vous êtes tout près dans les sondages, je ne sais pas qui doit se ranger derrière l'autre."

 

La semaine dernière, une enquête Ifop a placé Benjamin Griveaux en troisième position, derrière Anne Hidalgo (PS) et Rachida Dati (LR) avec 15 % des voix, talonné par Cédric Villani à 13 %. Mais l'ancien porte-parole du gouvernement n'en démord pas. "Il y en a un qui a été choisi par le mouvement, et un autre qui n'a pas respecté les règles."

"Si on veut un changement, il y a un besoin de rassemblement"

"Si on veut un changement à Paris, il y a un besoin de rassemblement. C'est quelque chose d'assez simple : quand on soustrait les forces, bien évidemment on donne une chance à Anne Hidalgo de se faire réélire", poursuit Benjamin Griveaux. Pour se relancer, le candidat compte sur des propositions chocs, comme celle de déplacer la gare de l'Est pour la remplacer par un nouveau parc boisé

Il n'abandonne pas non plus l'idée d'une entente, répète que sa porte est ouverte et proposait encore jeudi soir de rencontrer Cédric Villani dans les prochains jours. Mais le mathématicien poursuit sa campagne de son côté. "Si dans huit jours on n'est pas rassemblés, impossible de gagner", souffle un marcheur.