Le candidat communiste Fabien Roussel a affirmé ce dimanche qu'il s'attendait à "une partie de ball-trap" et que les "coups tombent" lors de la campagne présidentielle après l'ouverture d'une enquête du Parquet national financier (PNF) le visant pour "détournement de fonds publics", une accusation qu'il conteste.
Le numéro un du PCF est accusé d'avoir été payé entre 2009 et 2014 comme assistant d'un député, sans avoir réellement travaillé pour le Parlement. Sur radio J, il s'est dit "confiant sur le fait que la réalité de mon travail auprès du député Jean-Jacques Candelier sera reconnue, car le travail que j'ai fait était un travail important."
"Je savais bien qu'en me présentant à cette élection présidentielle, en suscitant une certaine sympathie et même une dynamique autour de la campagne que je porte, une partie de ball-trap serait ouverte. Les coups tombent, je m'y attendais, je me suis préparé", a insisté Fabien Roussel qui a connu une belle percée dans les sondages, passant de 2% à près de 5% dans certains sondages.
"Je répondrai à toutes les convocations que je recevrai"
Après les accusations du média en ligne Mediapart initialement publiées le 20 février, le PNF a confirmé vendredi à l'AFP avoir ouvert cette enquête des chefs de "détournement de fonds publics et recel de ce délit." "J'ai appris par la presse que je serai entendu, a indiqué Fabien Roussel dimanche. Pour l'instant, je n'ai rien reçu, mais bien entendu, je répondrai à toutes les convocations que je recevrai."
Interrogé pour savoir si le candidat Insoumis Jean-Luc Mélenchon était derrière ces accusations, le député du Nord a répondu: "je n'en sais strictement rien", mais "ce que je sais? c'est que Edwy Plenel (directeur de la publication de Mediapart) a appelé à voter pour Mélenchon" et "que c'est le directeur du journal qui a fait cette enquête sur mon dos".
Fabien Roussel a par ailleurs vigoureusement contesté le parallèle avec l'affaire Penelope Fillon qui a dynamité la campagne de 2017. "Vous rigolez ou quoi ? François Fillon, c'est de l'enrichissement personnel, il a embauché sa femme qu'il a payée 5.000 euros, ça n'a rien à voir avec moi, quand même", a-t-il déclaré, invitant les Français à "regarder le patrimoine des candidats à l'élection" et constater "qui s'enrichit en faisant de la politique".