Voulue par le gouvernement, la taxe GAFA destinée aux géants du numérique a été suspendue en début de semaine pour l'année 2020, alors que les États-Unis menaçaient en représailles de surtaxer jusqu'à 100% l'équivalent de 2,4 milliards de dollars (un peu plus de 2 milliards d'euros) de produits français. Sur Europe 1, jeudi matin, la ministre du Travail a expliqué depuis Davos que les négociations au Forum économique mondial "ont permis d'avancer significativement mercredi".
"Avancer à plusieurs"
"On a dit qu'on ne retirait pas la taxe GAFA mais que le paiement serait différé à décembre 2020 pour laisser la chance à une taxe internationale ou européenne", affirme la ministre du Travail, venue "affronter le capitalisme purement financier" à Davos. "C'est mieux si on y va en force à plusieurs. Là, on avance [et] il faut toujours être sur le pont."
L'Europe va-t-elle parler d'une seule voix et décider ensemble de cibler les géants américains du numérique que sont Google, Apple, Facebook ou Amazon, comme le souhaite Muriel Pénicaud ? Ce n'est pas vraiment le cas pour l'instant. À ce jour, l'Italie et le Royaume-Uni ont toujours pour projet d'instaurer une taxe similaire à la taxe GAFA, et se retrouvent par conséquent dans le viseur des États-Unis. En retirant au moins momentanément ce projet de taxe, la France n'y est plus.
Plus globalement, sur le sujet du capitalisme déréglé, "on est à un moment d'inflexion dans le monde", estime Muriel Pénicaud : "C'est un moment où il faut peser, c'est importante que les Européens soient à Davos pour porter cette parole. On a besoin que l'Europe évolue, ça nous aide aussi en France. On n'est pas sur une île déserte."