L'ancien président Nicolas Sarkozy s'est rangé mercredi à Montauban du côté du pape François, qui a créé la polémique en déplorant la présence de la "théorie du genre" dans les manuels scolaires en France, et a vivement critiqué la ministre de l'Éducation Najat Vallaud Belkacem.
"Mme Najat Vallaud Belkacem aurait mieux fait de se taire". "Est-ce que c'est possible d'avoir des manuels scolaires où l'on n'enseigne pas la théorie du genre sans être dépeint comme un passéiste ?", a demandé Nicolas Sarkozy, lors d'un meeting dans le cadre des primaires de la droite et du centre en vue de la présidentielle de 2017. "Peut-on refuser le relativisme et affirmer que la parole du pape n'est pas de même nature que celle des idéologues de la théorie du genre ? Mme Najat Vallaud Belkacem aurait mieux fait de se taire, elle nous fait honte", a-t-il lancé sous les acclamations d'une salle des fêtes comble.
La ministre de l'Education nationale avait "regretté" lundi la "parole pour le moins légère et infondée" du pape François, qui a accusé les manuels scolaires français de propager un "sournois endoctrinement de la théorie du genre".
"Je vois qu'il aura été lui aussi victime de la campagne de désinformation massive conduite par les intégristes", avait-elle affirmé.
"Je suis le candidat de la droite et du centre". Nicolas Sarkozy a également abordé la primaire: "Je suis le candidat de la droite et du centre. Je ne suis pas le candidat de la droite, du centre et de la gauche", a déclaré l'ancien président lors d'une réunion publique devant quelque 2.000 personnes. Le candidat de la primaire a ainsi répondu à son ancien Premier ministre et concurrent pour ce scrutin, François Fillon, qui avait invité "tous" les électeurs à participer à ce scrutin. "Si on est gaulliste, on considère qu'il y a un peuple français (...). On n'a pas des hommes et des femmes qui sont génétiquement à gauche et génétiquement à droite (...). Que tous viennent" voter les 20 et 27 novembre, a affirmé l'ex-Premier ministre lors de l'émission "Questions d'info" LCP-France Info-Le Monde-AFP.
"Pas de petits arrangements". "La primaire ne doit pas être la primaire de la compromission et des petits arrangements. Il faut que vous (sympathisants de droite, NDLR) ayez le choix", a répondu Nicolas Sarkozy, affirmant qu'un "candidat de droite choisit par des électeurs de gauche" devra "donner des gages à la gauche" et qu'en conséquence l'alternance attendue "ne sera pas franche". "Quand la gauche fait semblant de faire la politique de la droite, quand la droite fait semblant de faire la politique de la gauche, ce sont les extrêmes qui montent", a-t-il ajouté.