C'est une dérogation qui devait prendre fin le 1er janvier 2024 : celle de l'utilisation des titres-restaurant étendue à tous les produits alimentaires. Une mesure d'urgence pour la protection du pouvoir d'achat mise en place en août 2022 et qui permettait aux Français d'utiliser leurs tickets-restaurant pour acheter des produits tels que la farine, les pâtes, le riz, les œufs ou encore du poisson et de la viande. Mais cette échéance a soulevé une véritable bronca dans la sphère politique, dénonçant la déconnexion du gouvernement face aux prix des denrées alimentaires qui continuent d'augmenter.
"Rien ne changera", a alors assuré la ministre déléguée au Commerce Olivia Grégoire mardi. Invité de La Grande interview Europe 1-CNews, Bruno Le Maire, ministre de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, a confirmé ces propos. "Nous avons proposé avec Olivia Grégoire de prolonger l'utilisation des tickets-restaurant pour l'achat d'alimentaire dans les magasins donc nous allons le faire et nous le ferons par la loi parce que ça demande une disposition législative", a-t-il déclaré.
"Je n'aime pas les revirements, il n'y a pas de volte-face"
Les titres-restaurant sont utilisés aujourd'hui par plus de 5 millions de salariés pour régler des repas ou des prestations alimentaires. Au micro de Sonia Mabrouk, Bruno Le Maire a assuré qu'il ne s'agissait pas d'un "revirement". "Nous avons toujours été favorables à cette prolongation, tout simplement parce qu'elle facilite la vie des Français. Je n'aime pas les revirements, il n'y a pas de volte-face et en tout cas. C'était une décision du Sénat de l'arrêter au 31 décembre 2023 et c'est une décision du gouvernement de le prolonger pendant un an", a-t-il lancé.
"Il faut qu'on ouvre une réflexion plus globale sur l'achat des produits alimentaires avec les titres-restaurant"
Par ailleurs, Bruno Le Maire s'est déclaré favorable à une pérennisation de cette mesure, au-delà de 2024. "Je pense qu'il faut qu'on ouvre une réflexion plus globale. Est-ce qu'il ne faut pas utiliser les tickets-restaurant de manière plus globale pour l'achat des produits alimentaires ? Est-ce qu'il ne faut pas changer même d'ailleurs la dénomination 'Ticket-restaurant' qui induit un peu en erreur ? Si les salariés trouvent ça bien, s'il faut engager une réforme plus en profondeur, je suis prêt à regarder cela. Je suis prêt à ce que l'on ouvre la discussion sur l'utilisation, plus généralement, de ces tickets pour acheter de la nourriture", a-t-il annoncé.