Après un déplacement à Nîmes où il a rencontré le député européen RN Gilbert Collard, Eric Zemmour s'est rendu samedi à Béziers, dans l'Hérault, la ville dirigée par un autre proche de Marine Le Pen, Robert Ménard. L'occasion pour ce dernier, partisan de longue date de l'union des droites, de plaider pour que le polémiste et la fille de Jean-Marie Le Pen s'entendent en vue de la présidentielle, alors que les hauts scores d'Eric Zemmour dans les sondages viennent affaiblir la campagne de la candidate RN. Un souhait partagé par de nombreux sympathisants ou militants sur place.
Devant 1.200 personnes réunies dans une salle de Béziers, Robert Ménard a donc appelé Eric Zemmour et Marine Le Pen à "se retrouver en février prochain" pour que le moins bien placé des deux s'efface. "Faire l’union des droites, c'est être capable de faire passer la France avant l’ego des uns et des autres", a-t-il plaidé. "On ne gagnera pas sans Marine Le Pen. On a besoin de tout le monde", a encore insisté l'ancien patron de Reporters sans frontières.
"Ma conception de la politique, c'est de gagner des élections… Ce n'est pas faire un bon score, c'est pas se faire plaisir. Ce n'est pas que son ego passe avant tout", développe-t-il au micro d'Europe 1. "Ils s'adressent chacun à une partie de cet électorat qu'on rêvait de réunir. Eric ne gagnera pas ça sans Marine Le Pen, et encore moins contre Marine Le Pen." Eric Zemmour répond de son côté que ce n'est pas son sujet, lui pour qui la présidentielle est la rencontre d'un homme et d'un peuple.
"Ils faut qu'ils s'unissent"
Reste que dans les travées, parmi les sympathisants, beaucoup espèrent qu'Eric Zemmour et Marine Le Pen se parlent et qu'ils réalisent l'union des droites. C'est le cas de Geneviève, qui a soutenu successivement Jean-Marie Le Pen, puis Marine Le Pen avant de choisir Eric Zemmour. "Tout seul, il n'y arrivera pas. Marine toute seule, elle n'y arrivera pas. Elle n'y est jamais arrivée. Il ne lui manquait pas grand chose… C'est pour ça qu'il faut qu'ils s'unissent." Et d'ajouter : C'est bête de faire ça. Ils ont à peu près les mêmes idées, les mêmes envies. Il faut y aller, sinon ils n'y arriveront pas."
Robert Ménard assure lui que la route est encore longue, et se donne encore jusqu'au mois de février pour les mettre d'accord sur sa proposition.