Attaque à la préfecture de police : Christophe Castaner reconnaît des "dysfonctionnements"

Christophe Castaner a été auditionné par la commission des lois de l'Assemblée.
Christophe Castaner a été auditionné par la commission des lois de l'Assemblée. © AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
Le ministre de l'Intérieur, interrogé mardi par la commission des lois de l'Assemblée, a reconnu des dysfonctionnements dans la détection de la radicalisation de l'auteur de l'attaque. 

Ciblé par les critiques, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a évoqué des "dysfonctionnements" dans la détection de la radicalisation de Mikaël Harpon. Interrogé mardi après-midi par la commission des Lois de l'Assemblée, il a donné un exemple de ces "dysfonctionnements".

"Quand on fait une habilitation (pour accéder au secret défense), on fait l'environnement, donc on fait la famille, donc on fait le conjoint. L'auteur s'est marié en 2014, et cela n'a pas déclenché de nouveau contrôle", a déclaré le ministre. L'auteur, qui travaillait au sein de la Direction des renseignements de la Préfecture de police (DRPP) depuis 2003 et disposait d'une habilitation défense, a tué jeudi quatre fonctionnaires de police dans l'enceinte même de la PP.

Un commentaire sur Charlie Hebdo qui n'a pas été remonté

"Ça n'était pas inconnu mais, de ce que nous savons, il n'y a pas eu de contrôle. Est-ce que ça aurait changé quelque chose ? Je ne sais pas, mais c'est un dysfonctionnement parmi ceux qu'on peut noter au moment où je vous parle", a-t-il ajouté. Il est également revenu sur le "signalement informel potentiel en juillet 2015, quelques mois après un commentaire de l'assaillant sur l'attentat de Charlie Hebdo", qui aurait déclaré "c'est bien fait" à deux collègues. 

"Il semble, d'après les éléments dont me fait part la directrice du Renseignement de la Préfecture de police, que ce témoignage n'a pas été formalisé et n'est pas parvenu au bon niveau hiérarchique. (...) Si c'est le cas, c'est un dysfonctionnement sérieux, c'est une faille grave", a-t-il estimé : "L'information n'a pas franchi le pas qui permettait de déclencher ce qui aurait dû être déclenché".

"Une quarantaine d'individus radicalisés au sein de la police"

Interrogé sur la question de la radicalisation au sein des forces de l'ordre, il a évoqué "une quarantaine d'individus radicalisés au sein de la police, et suivis par une cellule spécifique au sein de la DGPN". "Pour tous les cas où le risque de radicalisation a été caractérisé de façon suffisante, ces agents ont été écartés", a-t-il affirmé. "La moitié sont partis. Il reste 19 ou 20 cas qui sont suivis attentivement, sur lesquels les signaux sont des signaux faibles qui ne caractérisent aucune anomalie pénale mais font l'objet d'une attention particulière", a-t-il ajouté.