Les bombardements en Ukraine se poursuivent, ils se sont intensifiés cette nuit encore à Kiev. La ministre déléguée auprès du ministre de l'Intérieur, chargée de la Citoyenneté, Marlène Schiappa était l'invitée de la matinale d'Europe 1. Elle est notamment en charge du sort des réfugiés ukrainiens. La France a annoncé qu'elle pourrait accueillir jusqu'à 100.000 Ukrainiens. "Aujourd'hui, vous avez 15.000 personnes qui sont arrivées d'Ukraine et qui sont en France, qui sont essentiellement des femmes et des enfants, puisque la plupart des hommes sont restés en Ukraine pour combattre", a annoncé Marlène Schiappa au micro de Sonia Mabrouk.
Création du statut européen de protection temporaire
La ministre a également expliqué la différence entre les réfugiés et les déplacés : tout d'abord, ces derniers "n'ont pas le statut de réfugiés parce qu'obtenir le statut de réfugié prend plusieurs mois". Ensuite, a-t-elle continué, "quand vous êtes réfugié, vous ne pouvez pas retourner dans votre pays d'origine parce qu'on considère que vous y êtes menacés".
C'est la raison pour laquelle le gouvernement français a poussé la création d'un "statut européen de protection temporaire", une grande première : "Avec le Premier ministre Jean Castex, nous sommes allés dans des points d'accueil de ces personnes déplacées pour leur remettre justement ces premiers statuts", a poursuivi Marlène Schiappa. Ce statut spécifique "permettra à l'issue [du conflit ndlr] de retourner en Ukraine pour celles et ceux qui le souhaiteront". Et la ministre l'a souligné sur Europe 1 : de nombreux déplacés "disent qu'ils ont envie de retourner reconstruire leur pays".
Une plateforme dédiée à la solidarité
Pour aider ces déplacés, la solidarité française est grande. Pour autant, la France est-elle en capacité de fournir un accueil digne et pas temporaire pour certains Ukrainiens ? "C'est le travail que nous sommes en train de mener", a assuré la ministre chargée de la Citoyenneté, en saluant au passage les services de l'État engagés, les élus, mais aussi les associations et les citoyens. "Il y a un élan de générosité citoyenne de la part de la France", raison pour laquelle une plateforme dédiée a été lancée, nommée "Je m'engage pour l'Ukraine".
Cette dernière permet "à des citoyens de donner du temps, des cours de français ou de mettre à disposition un hébergement citoyen", le tout encadré par une association professionnelle, "puisqu'on ne s'improvise pas hébergeur pour des personnes qui ont fui la guerre dans des conditions particulièrement difficiles", a rappelé Marlène Schiappa.
Pas d'inégalité dans le traitement des réfugiés
Plusieurs voix se sont élevées pour dénoncer un "deux poids et deux mesures", concernant l'accueil des réfugiés en France, assurant que l'élan de solidarité de la France était plus fort puisque les Ukrainiens sont des immigrés européens, blancs et chrétiens. Des accusations réfutées par la ministre. Concernant l'Afghanistan par exemple, Marlène Schiappa a assuré avoir agi de la même manière. Actuellement, elle se rend "jour et nuit accueillir des familles ukrainiennes dans les gares et dans les aéroports" et selon elle, "c'est ce que nous avons fait pour les Afghans : aller les chercher, leur trouver des logements et faire en sorte de leur offrir l'accueil le plus digne possible".
"La France a une grande tradition d'asile et d'accueil des personnes qui sont persécutées ou menacées de mort, et c'est l'honneur de la France", a conclu Marlène Schiappa.