C'est un sommet unique en son genre. À l'initiative d'Emmanuel Macron, Paris accueille ce jeudi et vendredi un "Sommet pour un nouveau pacte financier mondial". Parmi les participants : le Premier ministre chinois, les présidents du Brésil, d’Afrique du Sud ou d’Égypte, le prince héritier d’Arabie saoudite, le chancelier allemand, la secrétaire au Trésor américain ou encore la présidente de la Commission européenne. Au total, une cinquantaine de chefs d'État sont réunis au palais Brongniart avec des représentants d'institutions internationales et de la société civile pour tenter de relancer la coopération Nord-Sud.
Une tentative de ralliement
Si l'objectif affiché est de réformer la finance internationale pour aider les pays en développement à financer la lutte contre le changement climatique, tout en poursuivant les efforts pour réduire la pauvreté, la guerre en Ukraine sera également un élément central de cette rencontre.
En coulisses, lors de ce sommet, Emmanuel Macron va chercher à rallier les pays du Sud à la cause ukrainienne. En effet, la guerre a mis en lumière des lignes de fracture à l’intérieur de la communauté internationale. D'un côté, les pays occidentaux ont resserré les rangs autour de Kiev pour s'unir face à ce qu'ils qualifient d'agression russe. De l'autre, en Asie, en Afrique, au Moyen-Orient et en Amérique du Sud, un certain nombre de pays ont opté pour un positionnement plus ambigu.
Des pays sensibles à l'opération de charme de Moscou
Une neutralité souvent calculée et liée à la défense de leurs propres intérêts. Ainsi, la Chine, l'Inde, l'Afrique du Sud, le Sénégal, le Brésil, l'Égypte, le Mali, le Soudan ou encore l'Éthiopie peuvent se montrer indifférents à la guerre en Ukraine ou bien inquiets par le conflit en raison de leur dépendance énergétique à la Russie. Mais ces pays sont aussi sensibles à l'opération de charme de Moscou, qui ne cesse d'évoquer la création d'un ordre mondial multipolaire contre l'hégémonie de l'Occident.
Emmanuel Macron espère donc apparaître comme le leader européen qui va permettre de faire basculer les pays du Sud vers un ordre mondial qui respecte les principes de base du système international et des droits de l'homme. De quoi peut-être se rapprocher du prix Nobel de la paix, puisque certains lui prêtent cette ambition.