Un gouvernement d'intérêt général pour éviter la censure : quels profils ?
Bâtir un gouvernement d'intérêt général avec une base de soutien plus large que celui de Michel Barnier, c'est l'objectif d'Emmanuel Macron. Mais le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a alerté qu'en collaborant avec la gauche et notamment le PS, le chef de l'État risquait de perdre la droite.
Pour le président Emmanuel Macron, l'objectif est clair : bâtir un gouvernement avec un socle plus large que celui qui soutenait Michel Barnier. Mais en regardant vers la gauche, le chef de l'État risque de perdre la droite. Le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, l'a affirmé ce vendredi : "la droite ne pourra faire aucun compromis avec la gauche qui a trahi Blum et Clémenceau. Dans l'intérêt du pays, la droite peut accepter de faire des compromis, certainement pas des compromissions."
Un gouvernement d'intérêt général encore hypothétique
L'équation politique reste donc très complexe. Alors qu'il voulait aller vite pour nommer un successeur à Michel Barnier, le président semble désormais temporiser. Le nom du futur Premier ministre ne sera en tout cas pas dévoilé avant lundi.
Pour l'instant, deux pistes se dégagent, mais n'offrent pas toutes les garanties. D'une part, François Bayrou semble redevenu favori, car le scénario du gouvernement d'intérêt général avancé par Emmanuel Macron semble correspondre au profil du patron du MoDem qui pourrait tenter d'obtenir la non-censure d'une partie de la gauche. Même Bernard Cazeneuve, pourtant cité pour Matignon, explique ce vendredi soir que le maire de Pau ferait "un bon Premier ministre".
D'autre part, l'hypothèse Sébastien Lecornu revient également beaucoup. Le choix du ministre des Armées sous-entendrait une stratégie plus proche de celle vue ces trois derniers mois avec Michel Barnier. Enfin, les noms de personnalités de gauche circulent depuis ce jeudi soir sur fond de possible accord avec le PS. On entend notamment celui du député socialiste de l'Essonne, Jérôme Guedj.
Pour chacun de ces profils, le président doit de toute façon s'assurer de la tolérance du RN. Marine Le Pen explique être tout à fait capable de voter à nouveau la censure d'un gouvernement, dans les colonnes du Figaro ce vendredi, si celui-ci ne répondait pas aux demandes de son parti.