Les Français seront-ils au rendez-vous aux urnes les 10 et 24 avril prochain ? La question se pose, à deux semaines du premier tour. En effet, les Français ont une opinion négative de cette campagne électorale et de leurs candidats. Jérôme Sainte-Marie est politologue, sondeur et Président de l’Institut Pollingvox. Il explique au micro d'Europe 1 : "C'est possible dans la mesure où il n'y a pas une campagne mobilisatrice, c'est le moins qu'on puisse dire. Elle est empêchée par plusieurs aspects par d'une part, le conflit en Ukraine, bien entendu, mais également par le fait que le président de la République ne soit pas véritablement descendu dans l'arène."
Emmanuel Macron a attendu le 3 mars pour officialiser sa course à l'Élysée. "Ça complique évidemment le déroulement de la campagne, c'est indéniable", soutient Jérôme Sainte-Marie. "On pourrait donc dépasser le record d'abstention de 2002 et se rapprocher des 30% d'abstention", ajoute-t-il.
Risque d'abstention des électeurs de Macron
Et les candidats doivent-ils cibler les abstentionnistes pour espérer réunir des pourcentages supplémentaires ? "C'est le travail de tout le monde, en réalité", estime le politologue. "D'une part, de la France Insoumise et plus encore du Rassemblement national, qui ont un électorat relativement populaire, relativement jeune et donc plus fragile en terme de participation. C'est également le cas du président de la République, dont la victoire est donnée comme acquise par les sondages depuis des mois et des mois. L'équipe de la République en marche est en train de réaliser qu'il y a un risque d'abstention par trop d'assurance de la part de leurs électeurs."
Pour l'heure, les sondages donnent Emmanuel Macron en tête.