Si le remaniement peut être une bombe à effet de souffle pour relancer un gouvernement, encore faut-il la déclencher au bon moment. Or, François Hollande se trouve dans une position difficile pour un changement d'équipe. Car si un remaniement est bien en préparation, ce n'est pas le chef de l'Etat qui en a décidé ainsi, mais Laurent Fabius. Le ministre des Affaires étrangères souhaite en effet remplacer Jean-Louis Debré à la présidence du Conseil constitutionnel. Un mandat de neuf ans à pourvoir mi-février.
Ni Verts ni frondeurs. François Hollande a donné son accord à son ministre, mais son départ rime avec remaniement contraint. Sans cela, le chef de l'Etat n'aurait en effet probablement pas changé ses troupes. Le jeu de chaises musicales s'annonce délicat. Faire entrer les Verts est compliqué car ils sont divisés. Ouvrir la porte aux frondeurs n'est pas plus souhaitable pour un président qui avait montré la sortie à Arnaud Montebourg et Benoît Hamon fin août 2014. Difficile, dans ce contexte, de donner un sens politique à ce remaniement.
Pas de grand bouleversement. A l'Elysée, on assure qu'on va renouveler les talents et peaufiner les choix pour avoir la meilleure équipe. Mais il ne devrait pas y avoir de grands bouleversements. Ségolène Royal restera à l'Ecologie, comme elle en a fait la demande. Selon nos informations, Sylvia Pinel, actuellement ministre du Logement, pourrait sortir. Mais ni la ministre de la Justice Christiane Taubira, qui avait pourtant affirmé des convictions contraires à la ligne gouvernementale sur la déchéance de nationalité, ni le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian, fraîchement élu à la tête du conseil régional de Bretagne, ne devraient partir.