«Une censure votée et une absence de budget» sans majorité est «extrêmement dangereux» selon Éric Woerth
À la veille du retour à l’Assemblée nationale du projet de loi de financement de la sécurité sociale, le gouvernement de Michel Barnier est sur la sellette. Plusieurs groupes politiques maintiennent leurs pressions sur le Premier ministre, qui risque la censure. Et pour Éric Woerth, interrogé par Europe 1 ce dimanche, ceux qui la voteront plongeront la France dans "une très grande incertitude".
Entre 49.3 et menace de censure, le retour à l'Assemblée nationale du projet de loi de financement de la sécurité sociale ce lundi s'annonce mouvementé . Sans majorité et sans accord sur le budget, les députés sont dans l'impasse. Michel Barnier, Premier ministre depuis seulement 90 jours, est sur la sellette. Et pour Éric Woerth, député macroniste de l'Oise et ancien ministre du Budget, il ne pourra pas échapper à l'utilisation du 49.3.
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"Parce que je ne vois pas ce budget voté en l'état. Donc le 49.3, ça met chacun devant ses responsabilités, notamment sur le fait de déposer une motion de censure , mais surtout de voter cette censure. Ceux qui décideront de la voter décideront, au fond, d'envoyer notre pays dans un endroit qu'on ne connaît pas", assure-t-il ce dimanche matin au micro d'Europe 1. "C'est-à-dire qu'on a jamais testé l'idée d'une censure votée, l'absence de budget dans un contexte où il n'y a pas de majorité, c'est en soi quelque chose d'extrêmement dangereux. Je pense que la France a mieux à faire", complète l'ancien Questeur de l'Assemblée nationale.
Pas de "catastrophisme" mais "des réalités"
Rallié au groupe Ensemble pour la République, présidé par Gabriel Attal, Éric Woerth rappelle aussi l'importance de voter le budget pour 2025. Un budget qui selon lui "permet de redresser plus vite les finances publiques" et de baisser "à 5 % le niveau de déficit public", pour atteindre l'objectif partagé par les Européens et par l'agence de notation, qui a décidé de ne pas dégrader la note de la France et ainsi maintenir les taux d'intérêt du pays.
"Une explosion des taux d'intérêt amènerait une décélération économique extrêmement dangereuse. Tout ça, ce n'est pas du catastrophisme, c'est juste des réalités. Donc ceux qui prendront la responsabilité de censurer le gouvernement, de créer une situation d'une très grande incertitude, porteront beaucoup de responsabilités ", conclut-il.