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Mayalène Tremolet
Alors qu'Emmanuel Macron propose de réguler les réseaux sociaux lors d'émeutes, le paysage politique lui, est beaucoup moins convaincu de la proposition. La Nupes dénonce une solution "qui n'existe que dans les dictatures", tandis que la droite s'écharpe sur la question. 

Comment lutter contre les violences urbaines ? C'est l'épineuse question à laquelle le gouvernement tente de répondre. Parmi les pistes envisagées, Emmanuel Macron souhaiterait pouvoir réguler ou couper les réseaux sociaux en cas de crise. Pour travailler sur le sujet, Olivier Véran, le porte-parole du gouvernement, propose la création d'un groupe transpartisan pour étudier la régulation des outils numériques. 

Mais dans le paysage politique, l'annonce divise. Du côté de la Nupes, l'Alliance de gauche qui regroupe La France insoumise, Europe Écologie les Verts (EELV), le Parti communiste et le Parti Socialiste, on crie à la censure et à l'aveu d'impuissance. 

"Des solutions qui n'existent que dans les dictatures"

"Le président de la République ne peut pas censurer les réseaux sociaux", s'agace le député PS Arthur Delaporte. "Il y a non seulement des règles européennes, mais il y a aussi notre propre Constitution. Donc ça voudrait dire qu'il faudrait qu'il change notre Constitution. Et puis c'est le signe d'un président qui ne sait plus vers quel saint se tourner et qui cherche des solutions qui n'existent que dans les dictatures", poursuit-il au micro d'Europe 1. 

Du côté du rassemblement national, on parle d'une dérive inquiétante alors que chez les Républicains, on est plus que jamais divisés. Olivier Marleix condamne une provocation de très mauvais goût du chef de l'État, tandis que le député LR Alexandre Vincendet plaide pour un contrôle fort des contenus sur Internet. 

La droite divisée sur la question

"Les réseaux sociaux ne peuvent pas faire comme s'ils n'avaient aucune responsabilité. On le voit aujourd'hui, il y a une concurrence entre quartiers et entre voyous pour voir celui qui détruira le plus, le mieux, ou le plus vite. Et c'est aussi un outil pour pouvoir mobiliser, se rendre coupable de ces violences-là. Il faut absolument les réguler, remettre des règles du jeu extrêmement strictes", insiste le député LR. 

Et la question s'invite au Sénat dans les débats sur la sécurisation d'Internet. Le ministre chargé de la Transition numérique, Jean-Noël Barrot, a proposé mardi un groupe de travail sur les mesures à prendre en cas d'émeutes.