Voter Benoît Hamon ou voter utile, c'est à dire voter Emmanuel Macron. C'est tout le dilemme de Manuel Valls et de ses partisans, à 25 jours du premier tour du scrutin présidentiel. Mardi en fin d'après-midi, l'ancien Premier ministre s'est une nouvelle fois entretenu avec ses proches à l'Assemblée. Et bien sûr, au cœur des discussions, la possibilité d'un ralliement à l'ancien ministre de l'Economie, devenu le favori des sondages.
"Une erreur stratégique". Devant près de 80 parlementaires, Manuel Valls a étrillé Benoît Hamon. Le député de l'Essonne a fustigé le fait d’avoir couru pendant un mois après Jean-Luc Mélenchon, "une erreur stratégique", selon lui. Il a ajouté que la faiblesse du candidat socialiste - tombé à 10% dans les sondages -, et la puissance du risque FN, sous-estimé à ses yeux, justifiait que les progressistes prennent leurs responsabilités.
Une question de calendrier. Face à lui, l’assemblée était plutôt divisée ; d’un côté ceux qui veulent ne rien dire pour le moment, de l’autre ceux qui prônent un soutien à Emmanuel Macron dès maintenant. "Je me reconnais beaucoup plus dans les orientations politiques d’Emmanuel Macron que dans celles de Benoît Hamon. Il faut le dire clairement avant le premier tour, je le dis à titre personnel, et je le ferai", explique au micro d’Europe 1 le député de Vendée Hugues Fourage, ancien porte-parole d’Emmanuel Valls pendant la primaire.
Le candidat met le holà. L’enjeu de ces atermoiements : pouvoir peser le plus possible en cas de victoire d’Emmanuel Macron et jouer un rôle dans une éventuelle future majorité présidentielle. Sauf que le candidat d’En marche! a déjà prévenu par anticipation qu’il n’y aurait aucun accord d’appareil avec les vallsistes. Invité mercredi matin de BFM TV, l'ex-chef du gouvernement pourrait néanmoins clarifier officiellement ses intentions.