Manuel Valls a rendu jeudi un hommage appuyé à l'ex-ministre de la Justice Christiane Taubira, dont il a salué "l'opiniâtreté et le parcours", mais a souligné le besoin de "cohérence" au sein de l'équipe gouvernementale. "Je veux saluer ici l'opiniâtreté et le parcours de Christiane Taubira. Elle a mené un combat pour cette grande avancée qu'est le mariage pour les couples de même sexe. Elle a su engager les réformes pour la Justice", a déclaré le Premier ministre lors de ses vœux à la presse, au lendemain de l'annonce de la démission de la garde des Sceaux, remplacée par Jean-Jacques Urvoas.
"Parfois résister, c'est partir". Répondant indirectement au tweet de Christiane Taubira, mercredi, Manuel Valls a également affirmé que "résister aujourd'hui, ce n'est pas proclamer, ce n'est pas faire des discours". Christiane Taubira avait expliqué sa démission sur Twitter en écrivant que "parfois résister, c'est rester, parfois résister, c'est partir". Devant la commission des Lois de l'Assemblée nationale, Manuel Valls avait sobrement "salué" mercredi son travail Place Vendôme. François Hollande avait lui souligné, lors du Conseil des ministres, la nécessaire "cohérence dans l'action" et l'"éthique collective" au sein du gouvernement.
Soutien lors des attaques personnelles. "Souvent attaquée, mise en cause, insultée de manière insupportable, elle est toujours restée digne et a toujours reçu bien sûr, naturellement, notre soutien. Celui du président de la République, le mien et de l'ensemble du gouvernement", a souligné le Premier ministre. "Nous nous sommes vus samedi, elle et moi, et nous avons convenu que contrairement à ce qui été dit, nous avons bien travaillé ensemble (...) Nous avons bien travaillé ensemble et chaque fois que j'ai rendu des arbitrages nous l'avons fait en bonne intelligence", a encore affirmé le Premier ministre, rappelant qu'il partageait avec Mme Taubira le goût de la littérature et de la culture.
"Elle va manquer au gouvernement". "Elle va manquer bien sûr au gouvernement, mais la cohérence, la cohérence exigeait qu'à partir du moment où il y a un désaccord, sur une réforme, sur une révision constitutionnelle, chacun, je dis bien chacun, en tire les conséquences", a-t-il fait valoir. "La cohérence, ce n'est pas étouffer les débats, c'est impossible en France et encore davantage à gauche", avait-il dit auparavant.