La faiblesse dans les sondages du candidat socialiste à la présidentielle Benoît Hamon implique de "prendre ses responsabilités", a affirmé mardi devant ses soutiens l'ex-Premier ministre PS Manuel Valls, faisant ainsi un pas de plus vers un soutien à la candidature d'Emmanuel Macron. L'ancien chef du gouvernement a fait ce sous-entendu, inédit jusque-là, devant quelque "80 parlementaires", selon des participants à cette réunion de vallsistes organisée à huis clos à l'Assemblée nationale.
Évoquant une "campagne très indécise", avec "rien de calé dans l'électorat", Manuel Valls a souligné, lors de cette réunion entamée à 17H00, "l'incertitude sur le premier tour" et le "très haut niveau du FN", a rapporté l'un d'entre eux. Il a critiqué l'"erreur de campagne" de Benoît Hamon, dont la stratégie "consiste à courir après Mélenchon et taper Macron", selon la même source.
Hamon en difficulté. Pour l'ancien Premier ministre, cette situation "nécessite" de "prendre ses responsabilités", a-t-il déclaré. Il n'a toutefois pas dit explicitement qu'il comptait voter pour son ancien ministre de l'Économie Emmanuel Macron même si certains espèrent qu'il franchira le pas. "Être muet ne convient pas à un certain nombre", explique un autre participant à cette réunion.
Benoît Hamon, large vainqueur fin janvier devant Manuel Valls au second tour de la primaire socialiste élargie, apparaît en nette baisse ces derniers jours dans les sondages, avec 10% d'intentions de vote dans certains cas, son niveau le plus bas depuis sa nette victoire à la primaire. Emmanuel Macron est lui crédité autour de 25%, au niveau de la candidate frontiste Marine Le Pen.