La victoire est nette. Dimanche soir, François Fillon a remporté le second tour de la primaire de la droite et du centre haut la main, avec plus de 66 % des suffrages. "Les rapports de force ont été établis dès le milieu de la semaine dernière quand les premiers sondages sont sortis. On est sur un rassemblement qui se fait sur une base idéologique", a commenté lundi sur Europe 1 Jérôme Fourquet, directeur du département "Opinion & stratégies d'entreprise" de l’Ifop. "Nicolas Sarkozy l'avait très bien compris le soir du premier tour. Il y avait deux lignes qui s'affrontaient à droite. Une ligne conservatrice, qu'on pourrait qualifier de droite décomplexée et une ligne ouverte et modérée celle d'Alain Juppé. Le rapport de force il est de deux tiers pour François Fillon, un tiers pour le maire de Bordeaux. "
Juppé a tenté de caricaturer Fillon. "La dynamique qu'il a portée est très forte", complète Jérôme Fourquet. La participation entre les deux tours de la primaire, en hausse par rapport au deuxième tour, n'a pas été défavorable à François Fillon. Cela s'explique, selon lui, par un score important au premier tour, 44%, un ralliement sans ambages de Nicolas Sarkozy, mais aussi par le choix de la campagne au deuxième tour d'Alain Juppé. "Il a essayé de droitiser, de caricaturer François Fillon dans l'espoir d'attirer aux urnes encore davantage d’électeurs de gauche", ajoute le directeur du département Opinion & stratégies d'entreprise" de l’Ifop. "Sans doute que les transfuges qui ont fait ce choix au premier tour n'ont pas été rejoints par d'autres. Cela a eu un effet contre productif pour Alain Juppé, celui de souder l'immense bloc d'électeurs de droite derrière François Fillon. Ils ont voulu lui administrer une leçon et amener un plein soutien à François Fillon".Le FN inquiet. Ce véritable succès pour l'ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy inquiète le Front national, selon lui. "Le FN ne s'y est pas trompé. Ils ont commencé dès dimanche soir à concentrer leurs tirs sur François Fillon, le qualifiant notamment de "faux dur" pour reprendre l'expression de Florian Philippot", constate Jérôme Fourquet. "On voit qu'ils sont inquiets car cette droite qui est décomplexée a permis un large rassemblement de la droite et elle peut aussi limiter l'hémorragie en direction du Front national", analyse-t-il.