Élu à la tête de la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie en décembre dernier, Xavier Bertrand a réclamé le démantèlement de la jungle qui abrite plus de 3.000 migrants. "Le démantèlement sera le seul moyen pour revenir à une situation satisfaisante pour les habitants du Calaisis. Vous ne pouvez pas garder des milliers de personnes ici", a expliqué l'élu Les Républicains au micro d'Europe 1, jeudi. "S'il y a un vrai suivi par l'Etat, si les élus locaux coopèrent, on peut y arriver."
Appel à l'armée. A plusieurs reprises ces derniers mois, Xavier Bertrand avait réclamé l'intervention de l'armée à Calais. Il a réitéré cet appel, qu'avait également formulé la maire de Calais (LR), Natacha Bouchart. "Les forces de l'ordre n'en peuvent plus. L'armée sert à sécuriser." Selon lui, le problème de la sécurité est également lié à l'impunité dont jouissent les fauteurs de trouble, qu'ils soient migrants, militants No Borders ou manifestants xénophobes. "Tous ceux qui, aujourd'hui, se livrent à des actions contraires à la sécurité et l'ordre public, doivent être sanctionnés durement", a asséné l'élu. Pour l'instant, le ministère de la Défense n'envisage pas l'envoi de l'armée, par ailleurs très mobilisée sur les opérations extérieures.
La responsabilité de l'Angleterre. Xavier Bertrand a enfin pointé la responsabilité du Royaume-Uni. Le pays a, selon lui, un rôle à jouer dans l'apaisement de la situation. "Tant que la réglementation anglaise ne changera pas, l'Angleterre sera un aimant pour les clandestins", a t-il souligné. "Nous assumons la frontière anglaise à la place des Anglais. Ils doivent réaliser que nous avons l'ensemble des responsabilités. Ils nous donnent de l'argent pour mettre des clôtures mais on ne va pas mettre des clôtures sur toute la côte d'Opale."