Emmanuel Macron a annoncé jeudi dans un entretien avec les quotidiens régionaux vouloir remettre en chantier la réforme des retraites, mais "transformée", et demandé la reprise des négociations avec les partenaires sociaux dès cet été. Vendredi sur Europe 1, Yves Veyrier, secrétaire général de Force ouvrière, a expliqué que ce n'était "vraiment pas le moment de remettre ce dossier sur la table", en faisant référence à l'épidémie de Covid-19.
Alors que la réforme des retraites devrait à nouveau être étudiée, Yves Verrier, "en colère", réitère ses revendications pour les salariés les plus précaires. Il demande notamment "une revalorisation conséquente des salaires", pour ceux "des caissières et des livreurs" notamment. Yves Veyrier réclame plus globalement "une reconsidération générale de ce type d'emploi payé au Smic, précaire, souvent à temps partiel".
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Mais selon Yves Veyrier, le chemin est encore long. "On est en train de leur dire : 'dans 43 ans vous aurez peut-être un minimum de pension à 85% du Smic ?' Ce n'est pas acceptable", s'indigne-t-il. "Nous ferons tout pour que la réforme des retraites ne se fasse pas."
En effet, jeudi, Emmanuel Macron a laissé entendre qu'il était favorable à un allongement de la durée des cotisations, un paramètre jusqu'ici écarté. la question du nombre d’années pendant lesquelles nous cotisons demeure posée", a-t-il dit.
Un contexte peu propice aux tensions sociales
En revanche, interrogé sur le maintien ou non de l'âge pivot à 64 ans, cher à son Premier ministre Édouard Philippe, il a seulement répondu: "je suis ouvert à ce que (la réforme) soit transformée".
Mais cette nouvelle réforme laisse Yves Veyrier dubitatif, en particulier dans le contexte actuel. "Ce n'est vraiment pas le moment de remettre ce dossier sur la table", dit-il. On risque de renforcer la tension sur un conflit social. On n'en a pas besoin", poursuit le syndicaliste, qui rappelle que l'"on est confronté à une crise sanitaire, une crise sociale majeure".
Des intérimaires "sur le carreau"
Yves Veyrier prend pour exemple la situation de l'entreprise d'aéronautique Airbus, qui a annoncé un plan social d'envergure. Il s'inquiète pour les "milliers d'intérimaires qui sont sur le carreau aujourd'hui" et pour les salariés de "la chaîne de sous-traitance".
Et il ne parvient pas à expliquer comment l'entreprise a pu être autant en difficulté. "Airbus, c'est un des fleurons de l’industrie en France. Jusqu'alors c'était une industrie en pleine expansion. Il n'y a aucune raison que ça ne reparte pas. Dans le moment présent, il faut préserver les emplois et les compétences", affirme Yves Veyrier.
Pour le syndicaliste, les plans sociaux annoncés ces dernières semaines ont le même objectif : ils visent à "faire des économies sur les emplois". Plus précisément, il s'agit d'"utiliser la crise pour faire passer des restructurations qui étaient dans les tuyaux".