Elles sont nombreuses, en tête de gondole de pharmacies et de grandes surfaces. Parfois, vous ne comprenez pas toujours les indications de leurs étiquettes. Bref, il n'est pas toujours facile de choisir une crème solaire pour soi ou pour les siens. Pour que vos séjours à la plage ne se transforment pas en prise de risques, Europe 1 a contacté Antoine Badaoui, dermatologue à l'hôpital Tenon de Paris, pour vous aider à choisir et à bien utiliser votre protection.
UVA ? UVB ? UVC ? UV signifie "Ultraviolet". C'est le rayonnement qui nous vient du soleil, aussi appelée "lumière noire" car il est invisible à l'œil nu. "Il y a trois sortes d'ultraviolets", explique le docteur Badaoui, "les UVC sont inoffensifs car ils sont stoppés par la stratosphère. Ce sont les UVA et les UVB dont il faut se méfier". S'ils nous permettent de bronzer, "ils sont aussi toxiques à haute dose et provoquent des cancers".
Même si la réglementation européenne oblige les crèmes à se prémunir de ces deux types de rayons, il faut toujours s'assurer que sur l'étiquette de votre crème figure cette double protection.
Le FPS ? L'indice est appelé sur les étiquettes FPS pour Facteur de Protection Solaire. Il y a quatre catégories : faible (de 6 à 10), moyenne (15 à 25), haute (30 à 50), très haute protection (50+). Quel FPS pour quelle peau ? Si L'UFC-Que choisir conseille de ne pas se laisser abuser par des indices élevés qui ne protégeraient pas beaucoup plus que des indices plus faibles, le Docteur Badaoui explique que les FPS ont leur utilité. En fait, tout dépend de son type de peau et de l'évolution de son bronzage : "Si vous êtes blanc de peau, il ne faut pas lésiner : commencez par du 50+. Après quelques jours de bronzage où votre peau s'est adaptée, vous pouvez passer à du 30 pour prendre plus de couleurs sans risque". Exception : "Je conseille aux personnes rousses et blondes de rester tout le long de leur séjour à la plage sur du 50+ car leur peau est très fragile".
Quelqu'un de mat ou noir de peau peut, pour sa part, commencer par un FPS de 30 car la pigmentation de sa peau le protège en partie des UV. Il peut ensuite passer à un FPS de 20.
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La marque a-t-elle de l'importance ? Si le docteur Badaoui ne recommande aucune marque en particulier, il en appelle à la méfiance des consommateurs : "Des crèmes solaires qui ne sont pas aux normes sont parfois en vente en France. Alors, il faut se méfier d'un nom de marque totalement inconnu. Fiez-vous à une marque connu du grand public".
Il pointe du doigt des crèmes solaires illégales, bourrées d'anti-inflammatoires. Elles empêchent la douleur et les rougeurs de se manifester sur le moment de l'exposition mais le lendemain, bonjour les dégâts.
Huile ou crème ? Les fabricants proposent désormais des protections solaires sous forme de crème ou d'huile. "Les deux sortes sont tout aussi efficaces. Si les huiles sont plus faciles à étaler, elles rendent la peau grasse et il faut se méfier de celles qui comportent un parfum", précise le docteur, "car elles peuvent provoquer l'apparition de tâches sur la peau qui sont définitives".
Application généreuse quoi qu'il arrive. "Mieux vaut trop que pas assez", prévient Antoine Badaoui, "il faut étaler en couche épaisse et de manière uniforme. Une noisette de crème étalée sur un bras, ça ne suffit pas".
L'application est à renouveler toutes les deux heures. Mais si vous allez faire trempette, il faut renouveler sur peau sèche car "les crèmes sont testées in vitro, on ne peut pas savoir en condition réelle si le waterproof est vraiment efficace".
Enfin, le ciel se couvre au moment où vous arrivez à la plage ? Crème quand même ! Les UVB passent en partie la barrière des nuages.
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Pas de soleil pour les bébés. Le docteur Badaoui est formel : "Un nourrisson de moins de six mois ne doit pas être exposé au soleil. On ne doit pas non plus lui mettre de crème car il risque de développer une allergie. Il doit être couvert un maximum". Pas de plage pour lui de midi à 16 heures et le reste de la journée, c'est sous un parasol qu'il profitera du sable.
Et les enfants ? Prendre des coups de soleil pendant l'enfance favorise l'apparition du cancer de la peau une fois adulte. "Pour eux, le FPS doit donc être de 50+. Et il faut aussi leur mettre des vêtements de baignade couvrant", conseille le dermatologue.
J'ai pris un sacré coup de soleil. Si vous avez lu cet article trop tard et que vous vous êtes pris un coup de soleil, sachez que ne rien faire peut vous laisser des marques, voir des cicatrices. Antoine Badaoui préconise l'application plusieurs fois par jour d'une crème très grasse, type Biafine. Se passer de l'eau froide soulagera juste la douleur et oubliez le beurre. Pas stérilisé, il peut provoquer une infection si vous avez une micro-plaie.
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