C'est un dispositif pointé du doigt par Marine Le Pen et Éric Zemmour. Ces deux personnalités politiques de l'extrême droite ont remis en cause la semaine dernière l'augmentation du coût de l'aide médicale d'État (AME). Depuis sa mise en place en 2000, elle permet aux étrangers en situation irrégulière de bénéficier d’un accès aux soins sur le sol français. En 2022, le dispositif a concerné 411.364 bénéficiaires pour un coût total d'1,186 milliard d'euros, c'est-à-dire 0,5% de la dépense totale de l’Assurance maladie.
Une mission sur l'aide médicale d'Etat
La Première ministre Élisabeth Borne a annoncé dimanche la création d'une mission chargée de déterminer si "des adaptations" de l'aide médicale d'Etat (AME). "Nous allons confier une mission à deux personnalités, Patrick Stefanini et Claude Evin, pour nous aider à faire le point sur ce dispositif et à voir si, le cas échéant, des adaptations sont nécessaires", a affirmé la Première ministre, en marge de la rentrée du parti Renaissance à Bordeaux.
Pour en bénéficier, il faut résider en France de façon stable depuis plus de trois mois et ne pas avoir de titre de séjour. La demande peut être faite par tout étranger, sous conditions de ressource, ainsi que pour ses ayants droit. Si la demande d’aide médicale d’État est acceptée, elle est valable un an, s’en suit la prise en charge à 100% par l’Assurance maladie des soins médicaux et hospitaliers, sans avance de frais.
Des restrictions depuis 2021
En ce qui concerne les soins les plus consommés, dans le détail, 64% concernent des frais hospitaliers, la moitié en service de médecine, chirurgie et obstétrique. C'est d'ailleurs la pneumologie qui offre le plus de soins à ces patients. Du côté des médicaments les plus prescrits, ce sont les antiviraux qui arrivent en tête, par exemple contre l’hépatite C ou le VIH.
Enfin depuis 2021, il y a certaines restrictions : un délai de carence de neuf mois est imposé pour certains soins non urgents, comme l’opération de la cataracte ou une pose de prothèse de hanche.