Dès l'adolescence et pendant plusieurs années, le fils d'Isabelle a consommé du cannabis en quantité importante. De joint en joint, il a commencé à souffrir de bouffées délirantes, avant de se faire diagnostiquer schizophrène. Chez Wendy Bouchard, jeudi matin sur Europe 1, elle a raconté la descente aux enfers de son fils qui, aujourd'hui, se porte mieux.
"Notre fils a souffert de harcèlement scolaire en 4ème. On l'a changé d'établissement. Là, pour s'intégrer et trouver des copains, il a choisi le groupe qui consommait du cannabis.
En tant que parents, on ne s'en est pas aperçu tout de suite parce que notre fils avait 14, 15 ans. On a mis ce qui se passait sur le compte de l'adolescence. Après, on s'en doutait. Mais les mesures que l'on peut prendre face à un consommateur sont assez minces. On s'est contenté de ne pas lui donner de l'argent, de lui faire la morale, de lui expliquer que c'était dangereux pour lui… Mais on ignorait tout sur ces risques de schizophrénie.
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Quand notre fils a eu son bac, il était déjà un gros consommateur. Un jour, à 17 ans, il a fait une bouffée délirante, parce qu'il avait fumé du cannabis pur, sans tabac. Il a basculé, avec des hallucinations visuelles et auditives. Ça a duré quelques jours. Il est resté à l'hôpital un mois et demi, il en est sorti avec un traitement. Il a alors repris une vie à peu près normale. Puis, il a repris une consommation forte de cannabis. Ça a duré deux ans.
Au bout de ces deux ans, il a arrêté son traitement, tout en continuant à fumer. C'était en avril, mai. Puis en août, petit à petit, il a commencé à avoir des craintes de type paranoïaque. Il voyait brûler des enfants, il entendait des voix menaçantes… Puis il s'est enfermé chez nous. Jusqu'en décembre où il a organisé une espèce de cérémonie pour 'se faire seppuku', c'est-à-dire pour s'ouvrir le ventre, comme les samouraïs japonais.
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On l'a alors fait hospitaliser, et les médecins lui ont diagnostiqué une schizophrénie. Il a fallu six mois pour que les médecins trouvent un traitement, qui a fonctionné. Ses angoisses ont reculé. Et maintenant, notre fils va bien. Il ne fume plus ni cigarettes, ni cannabis. Il a une consommation modérée d'alcool. Il accepte le fait d'être atteint de schizophrénie, il prend ses médicaments avec une régularité de métronome, ce qui n'est pas le cas de beaucoup de ces malades."
* Le prénom a été modifié